Premier effet du "non", l'euro recule face au dollar

Si la plupart des économistes s'étaient entendus avant la tenue du référendum pour dire que la victoire du non aurait peu de conséquences sur l'activité économique de la France (voir ci-contre), au lendemain du vote les avis sont moins tranchés.Premier impact visible dès ce matin, l'euro recule sur le marché des changes. Après avoir amorcé son repli cette nuit sur les places asiatiques, la monnaie unique continue de céder du terrain en Europe face dollar. En fin d'après-midi, l'euro s'échangeait à 1,2417 dollar, contre encore 1,2518 dollar en fin de matinée et 1,2526 dollar en début de journée. Il s'agit de son plus bas niveau depuis octobre 2004. Toutefois, ce recul devrait rester limité, les marchés étant fermés aujourd'hui à Londres et à New York, pour cause de jour férié.Cette dépréciation de l'euro, qui favoriserait les exportations européennes et notamment françaises, peut-elle durer ? Les avis des économistes restent partagés. " L'euro devrait souffrir à court terme, c'est-à-dire à l'horizon de quelques jours, de quelques semaines tout au plus. Le mouvement devrait être néanmoins limité car les marchés financiers ont déjà intégré la victoire du non. Après ce délai, les fondamentaux économiques, essentiellement les différentiels de taux d'intérêt et de croissance entre la zone euro et les Etats-Unis ou les chiffres du déficit commercial américain, reprendront le dessus", estime Nicolas Bouzou au Xerfi.Pour Marc Touati chez Natexis Banques Populaires, interrogé par la tribune.fr, ce recul de l'euro pourrait être plus durable. "C'est assez étonnant mais c'est le peuple français, par sa décision de rejeter le projet de traité constitutionnel, qui provoque la baisse de l'euro. Une baisse de la monnaie unique qui pourrait durer quelques mois et dont les effets positifs sur la croissance devraient être perceptibles à la fin du second semestre", explique l'économiste.Sur les marché financiers, l'impact du non pourrait être faible. "Nous continuons à penser que les conséquences négatives du non français seront plus importantes politiquement, et pour les institutions européennes, que pour les marchés financiers, les perspectives largement répandues d'une forte hausse des taux d'intérêt et d'un effondrement de l'euro étant, selon nous, loin d'être automatiques", estime Jean-François Virolle chez Global Equities.En termes de croissance, quel peut-être l'impact de cette décision populaire ? Là encore, les avis sont partagés. Si pour Marc Touati "l'impact du non pourrait, en entraînant le recul de l'euro, donner un petit coup de fouet à une croissance désespérément molle", Nicolas Bouzou estime de son côté que ce rejet de la Constitution pourrait retarder le déblocage de certains dossiers toujours en suspens. C'est notamment le cas de le libéralisation des services. "Ce qui est dommage car de très nombreuses études récentes ont montré que la faiblesse de la productivité dans la zone euro était liée au manque de concurrence dans le secteur des services", précise l'économiste.
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