Stagnation du PIB français au troisième trimestre 2004

Pire que prévu. Alors que les deux premiers trimestre de l'année écoulée avaient témoigné du dynamisme de l'économie française, le troisième trimestre aura connu un véritable trou d'air. En effet, selon l'Insee, après avoir respectivement connu un taux de croissance de 0,6% au cours des deux premiers trimestres, le produit intérieur brut (PIB) a finalement stagné entre juillet et septembre par rapport au deuxième trimestre. Cet essoufflement de l'économie française est plus important que prévu, l'Insee ayant initialement annoncé un PIB en timide hausse de 0,1%. La publication des comptes détaillés du troisième trimestre laisse même apparaître un léger recul du PIB, celui-ci s'établissant à 359,48 milliards d'euros en données corrigées des jours ouvrables et variations saisonnières, contre 359,56 milliards au deuxième trimestre.Les mauvais chiffres du troisième trimestre proviennent essentiellement du recul des dépenses de consommation des ménages, le principal moteur de l'économie française au premier semestre. Celles-ci ont reculé de 0,2%, après avoir enregistré une hausse de 0,4% au deuxième trimestre. "A l'évidence, on ne peut donc pas dire que les mesures Sarkozy aient produit quelque effet si ce n'est médiatique. D'ailleurs, malgré les fortes incitations desdites mesures pour inciter les ménages à transformer leur épargne en consommation, le taux d'épargne des Français a augmenté, passant de 15,1% au deuxième trimestre à 15,6% au troisième", observe Marc Touati chez Natexis Banques Populaires.Egalement en repli, l'investissement des entreprises qui recule de 1,1% après avoir progressé de 1,4% entre avril et juin. Quant à l'investissement total, qui tient compte des achats de logements des ménages et des dépenses des collectivités locales, il diminue de 0,7%, contre une hausse de 1,4% au deuxième trimestre. De fait, la contribution de la demande intérieure hors stocks est négative de 0,2 point. Seules les variations de stocks contribuent positivement à la croissance (+0,7 point). La contribution du commerce extérieur est également négative (0,5 point). En dépit de la bonne tenue des exportations, en hausse de 0,8%, les échanges extérieurs de la France restent largement déficitaires, affectés par la forte progression des importations(+2,5%) sur la période.Par ailleurs, l'Insee a également révisé à la baisse son estimation de croissance au premier trimestre 2004. Elle s'affiche finalement en hausse de 0,6%, contre +0,7% annoncé précédemment. Malgré les révisions à la baisse des premier et troisième trimestres, l'acquis de croissance de l'économie française est de 2% à la fin septembre. En dépit de la révision de ces statistiques, l'Insee confirme sa prévision de croissance annuelle (2,1%), loin des 2,5% annoncés par le gouvernement. A moins de prendre en compte les données non corrigées (jours ouvrables, etc...). Dans ce cas, le taux de croissance du PIB pourrait atteindre 2,3%, un chiffre plus proche des estimations de Jean-Pierre Raffarin. Mais l'utilisation de cette méthode comptable peu conventionnelle s'avérerait un peu tirée par les cheveux. Et peu crédible.
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