Retour à la normale du trafic SNCF, aucune perturbation à la RATP

Comme prévu à l'issue des négociations tenues avec la direction hier, les grévistes de la SNCF ont voté aujourd'hui la reprise du travail. Tout en publiant hier un taux de grévistes relativement faible (22,8% des cheminots mais près de 30% selon la CGT), la direction avait finalement très rapidement lâché du lest, vraisemblablement en concertation avec le gouvernement, très présent dans ce dossier. Parmi les mesures obtenues figurent l'embauche de 700 agents supplémentaire, une prime de 120 euros pour chaque agent, une majoration salariale de 0,3% à partir de 2006 et la réintégration du service IDTGV dans le giron de la SNCF. Autant de propositions qui ont été perçues comme des "avancées non négligeables" par la CGT, des "propositions concrètes" par la Fgaac et "des réponses sur beaucoup d'interrogations" par SUD rail. "Nous avons été entendus", a de son côté affirmé FO. Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots, s'est félicité de l'issue de la grève: "le gouvernement a été obligé de sortir du bois, comme Jacques Chirac, et je ne fais pas la fine bouche quand il annonce que la SNCF est et restera publique", a-t-il déclaré à l'AFP, soulignant que la grève avait permis d'ouvrir "de véritables négociations et d'apporter des réponses à nos revendications". A l'inverse, le président de la SNCF, Louis Gallois, avait insisté sur la "faible mobilisation" des cheminots.Alors qu'une sortie de crise se confirme ainsi à la SNCF, l'appel à la grève de la CGT mercredi a été sans effet sur le trafic de la RATP. La CGT a déposé des préavis de grève pour aujourd'hui et vendredi, et SUD pour une durée illimitée à partir de jeudi. Mais la direction a indiqué dès ce matin que la situation était "totalement normale" à la RATP sur le réseau métro et RER. La réforme du régime des retraites, discutée jeudi au comité d'entreprise, et le budget, vendredi au conseil d'administration, sont au centre du conflit.La CFDT fustige l'attitude de la CGT-SNCFOpposé à la grève, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque n'a pas mâché ses mots ce matin pour dénoncer l'inutilité du mouvement à la SNCF et fustiger l'attitude de la CGT dans ce conflit. "En utilisant le service public et en pénalisant les usagers pour régler des problèmes internes ou de concurrence syndicale avant des élections dans une entreprise, on met en difficulté tout le syndicalisme français et le syndicalisme de dialogue et de négociation", a-t-il dénoncé. De fait, derrière le débat sur la privatisation rampante, la CGT est accusée de masquer des considérations internes. Glissements politiques, calculs électoraux en vue du congrès du syndicat en avril 2006, compétition interne au sein de la CGT, dont la rivalité qui oppose Didier Le Reste à Bernard Thibault, sont autant de motifs invoqués pour expliquer les revendications finalement peu cohérentes du syndicat.
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