Bercy met en place de nouveaux indicateurs de progrès

"Pour mieux parler aux Français", pour leur redonner "confiance", le ministre de l'Economie a annoncé ce matin la mise en place de nouveaux indicateurs de progrès.Clairement, ces indicateurs, qui complètent les signaux macro-économiques déjà en place, ont pour objectif de valoriser les points forts de l'économie française, mais également d'appuyer là où ça fait mal. Tout en éclairant les Français sur la santé réelle de l'économie, ils doivent permettre au gouvernement de réagir rapidement aux défis qui se posent à lui."Il faut bien comprendre que l'horizon temporel s'est considérablement raccourci. Le rythme de l'économie n'est plus de 18, 9 ou 6 mois mais plutôt de 3 mois. Ces indicateurs doivent permettre au gouvernement d'agir vite avec pragmatisme et réactivité, en toute transparence", a indiqué l'ancien PDG de Thomson et France Télécom. En clair, il compte imposer au gouvernement les règles de conduite auxquelles les entreprises se soumettent depuis quelques années. La marque du chef d'entreprise est déjà bien visible.Aux côtés des grands indices macro-économiques, "parfois anxiogènes" selon Thierry Breton, de prochains indicateurs "réalistes" devraient donc prochainement apparaître dans six domaines précis: croissance, finances publiques, emploi, pouvoir d'achat et consommation, entreprise et innovation, international. A titre d'exemple, la mesure de la croissance du Produit intérieur brut sera complétée par celle de la démographie, du solde migratoire ou de la population active. La croissance trimestrielle des bébés, indicateur de confiance de demain? L'idée peut faire sourire. "Une hausse des dépenses est un signe que les Français envisagent l'avenir avec optimisme", estime pour sa part Thierry Breton. Plus terre à terre, le chapitre des finances publiques mettra notamment en lumière les dépenses de l'Etat mais également des collectivités locales. "On peut tout de suite se rendre compte que les dépenses de ces dernières augmentent à un rythme anormal", constate Thierry Breton.A n'en pas douter, le "caddie type" devrait constituer l'un des indicateurs phares. En tout cas, celui qui sera le plus suivie par les Français, très soucieux de l'évolution de leur pouvoir d'achat. Afin que ce caddie type, dont la composition est actuellement en cours de préparation, corresponde le mieux possible à la réalité des Français, le ministre compte notamment sur les associations de consommateurs. Au volet emploi, Bercy propose de détailler les statistiques du chômage en fonction de l'âge des demandeurs d'emplois. Une façon de rappeler les priorités telles que le chômage des jeunes et des seniors.Sur le plan international, le gouvernement a décidé d'éclairer les Français - et les entreprises - sur la progression des exportations vers les pays à forte croissance ainsi que sur les emplois créés par les firmes étrangères présentes en France. Il compte également recenser le nombre d'étudiants étrangers ayant choisi la France pour acquérir formations de pointe et diplômes d'enseignement supérieurs. "Cet indicateur devrait nous donner une image intéressante de l'attractivité de la France", explique Thierry Breton. Sur ce point précis, en fournissant également le solde - entre ceux qui viennent étudier en France et ceux qui quittent le pays pour étudier dans de meilleures conditions - le gouvernement optimiserait certainement son diagnostic.Conscient de la rapidité avec laquelle ces nouveaux outils ont été créés - a peine deux semaines - le ministre a précisé que quelques ajustements seraient certainement nécessaires.
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