Nouvelle hausse du chômage en France

C'est une mauvais surprise: la situation de l'emploi s'est de nouveau dégradée le mois dernier en France. Selon les chiffres publiés ce matin par le ministère de la Cohésion sociale, le chômage a progressé de 0,3% en mars. C'est le troisième mois consécutif qu'il s'inscrit en hausse. Quelque 6.700 demandeurs d'emplois supplémentaires ont été enregistrés, leur nombre total passant ainsi à 2.487.800 personnes. Autrement dit, la barre des 2,5 millions de chômeurs est désormais en vue: elle n'avait plus été touchée depuis février 2000.En conséquence, le taux de chômage, calculé au sens du Bureau international du travail (BIT), a lui aussi progressé de 0,1 point en mars à 10,2% de la population active. "Soit la pire performance depuis décembre 1999", constate Nicolas Bouzou au Xerfi. Cette statistique surprend le landernau des économistes, ces derniers ayant anticipé une stabilité du taux de chômage.Le mois dernier, le nombre de chômeurs de catégorie 1 (immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de référence, a progressé de 0,3% par rapport à février et de 2,3% sur un an. Une hausse qui fait suite à des progressions de 0,5% en février et 0,7% en janvier. Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, l'Insee a fait état ce matin d'un ralentissement de l'activité industrielle entre janvier et mars. Selon l'enquête de conjoncture réalisée par l'institut, la demande globale dans l'industrie française a "nettement marqué le pas" au premier trimestre. Quant à la demande étrangère, elle a perdu de sa vigueur. Signe que l'industrie française ne tourne pas à plein régime, le taux d'utilisation des capacités de production dans le secteur manufacturier a diminué, passant de 83% à 81,8% entre le dernier trimestre 2004 et le premier trimestre 2005. "Il se situe désormais deux points en dessous de sa moyenne de long terme", précise l'Insee.'Toutes ces mauvaise nouvelles n'augurent rien de bon pour la croissance au deuxième trimestre. Après avoir progressé à un rythme oscillant entre 0,5% et 0,6% au premier trimestre, dans la foulée du très bon quatrième trimestre 2004, le PIB devrait afficher une hausse limitée à 0,2% entre avril et juin", estime Laure Maillard chez Ixis CIB. "L'augmentation du nombre de chômeurs confirme qu'il existe un risque de décrochage de la consommation des ménages", note pour sa part Nicolas Bouzou. Un décrochage qui affecterait profondément la croissance française, la consommation des ménages représentant le seul et unique moteur de l'économie. Cette dégradation de la conjoncture, et en particulier cette progression continue du chômage, constitue un revers de plus pour le gouvernement. Elle ne peut guère qu'amplifier le mouvement de mécontentement de l'opinion, à quelques semaines du référendum sur la ratification de la Constitution européenne.A cet égard, les pouvoirs publics pourront peut-être tirer un petit réconfort du fait que, paradoxalement, le moral des ménages français s'est légèrement amélioré en avril. En données corrigées des variations saisonnières, l'indicateur s'est établi à -24 points ce mois-ci contre -25 en mars, selon les chiffres publiés ce matin par l'Insee.
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