Les cabinets d'audit prennent le créneau de conseil laissé vacant par les Big 4

La plupart des grands cabinets d'audit offrent, outre l'activité d'audit, des services conseil en fiscalité, de corporate finance, de restructuration et de "compliance". Mais certains d'entre eux ont également mis un pied dans l'activité de conseil en management. "La plupart des 15 meilleurs cabinets embauchent pour leur activité de conseil," explique Mark Woolford, manager senior chez Ajilon Finance. "Le marché est en hausse, le travail dans ce domaine y est donc plus important et des recrutements sont nécessaires." SM Robson Rhodes: de zéro à 150 en cinq ans.Eric Benedict associé en conseil chez Robson Rhodes précise, "nous voulons augmenter notre chiffre d'affaires dans le domaine conseil de 8 à 30 milliards de livres d'ici 2008." Pour y parvenir, Benedict explique que Robson Rhodes prévoit d'augmenter son activité de conseil à 150 consultants. La société emploie aujourd'hui 70 consultants; il y a deux encore, elle n'en employait aucun. "Nous sommes le cabinet de Londres qui connaît la croissance la plus rapide" affirme-t-il. Les nombreuses recrues d'Eric Benedict comptent parmi elle des comptables et de nombreux consultants en management. Eric Benedict et ses collègues associés Malcom McKenzie et Donald Morris travaillaient dans l'activité conseil de Ernst & Young, qui a été vendue à Cap Gemini en 2000. Les autres travaillaient dans d'autres sociétés parmi lesquelles les Big Four, Accenture et Bain & Co. La société lance également son premier tour de recrutement au sein des MBA, pour lequel elle a repéré des étudiants de la London Business School (LBS) et de l'INSEAD. Benedict nous explique que la réponse a été très positive: "Les gens souhaitent travailler chez nous car nous avons un esprit entrepreneur, nous offrons une bonne exposition client et de bonnes perspectives de promotion. Les employés qui nous rejoignent savent qu'ils ne seront pas enchaînés à leur bureau." PKF: l'activité grandit.Cath Hardaker, directrice en conseil chez PKF, explique qu'avec ses 90 consultants dans l'équipe de conseil en management, l'activité de conseil est l'une des plus importantes. Elle a été créé il y a plus de dix ans, et contrairement à Robson Rhodes, qui offre des services de conseil en stratégie aux grandes sociétés cotées du secteur privé, PKF travaille avant tout pour des clients gouvernementaux. "Nous lançons de nombreuses initiatives en financement de projet et en "private finance"" explique Hardaker. La branche conseil de PKF connaît une croissance de 10% à 20% par an. Selon Hardaker, elle pourrait bien employer 150 consultants dans deux ans. Les nouvelles recrues ont souvent une formation comptable: la société cherche à embaucher des employés ayant une expérience en conseil en management ou un diplôme de comptable. "Tous les employés ne sont pas experts-comptables" explique Hardaker. "Mais s'ils ont un diplôme, nous ne sommes pas difficile sur la qualification qu'ils ont reçue, que ce soit ACA, CIMA, ou ACCA." Grant Thornton: spécialistes ISO, nouvelles technologies et expertise foncière recherchés.Scott Barnes, associé de la division finance chez Grant Thornton, explique que la société embauche au sein des fonctions autres que l'audit. Selon Barnes, l'équipe de conseil en finance de Grant Thornton, qui offre en particulier des services de conseil en assurance, est passée de 20 à 60 employés au cours des deux dernières années. Son équipe de conseil en secteur public est quant à elle passée de 12 employés il y a quatre ans à 70 aujourd'hui. Au total, l'activité de services de Grant Thornton, qui regroupe en particulier les domaines du financement de projet, du conseil au secteur public, du corporate finance et de la restructuration, est passée d'environ 500 employés il y a deux ans à près de 800 aujourd'hui. Selon Barnes, l'embauche a ralenti cette année par rapport à l'année dernière, mais des personnes qualifiées sont toujours largement recherchées. "Nous avons besoin de personnes ayant une expérience en propriété et en IT, et ayant des connaissances en business process re-engineering." Dans le conseil en secteur public, Barnes explique que plus de la moitié des nouveaux employés ont obtenu un diplôme en comptabilité. Les conflits d'intérêt créent des opportunités.On considère généralement que les cabinets d'audit développent leur branche conseil afin de profiter du fait que les Big Four se soient retirés de cette activité. En effet, tous les grands cabinets ont au cours des cinq dernières années renoncé à leur branche conseil. La plupart sont aujourd'hui liés par des clauses de non concurrence. Barnes explique que ce retrait des Big 4 a eu des effets positifs. "Grâce à la réglementation Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis et à la nouvelle réglementation en Europe, les cabinets d'audit ont réalisé que leurs spécialistes en services ne convenaient pas à leur activité d'audit. Cela a laissé de la place pour des gens comme nous." Hardaker ne partage pas cette opinion. "Tout le monde disait que le retrait des Big Four devait nous rendre la vie plus facile," explique-t-elle. "Mais cela ne me semble pas plus facile. Ils participent toujours aux appels d'offres." Dans cette course au recrutement, l'embauche est pourtant plus facile à dire qu'à faire: Hardaker et Benedict affirment tous deux que les bonnes personnes sont difficiles à trouver. "C'est un vrai cauchemar" explique Hardaker. "Nous sommes tous à la recherche des mêmes compétences et du même type de personnes ayant un bon relationnel et pouvant mener à bien un projet. Ils ne courent pas les rues." Grant Thornton a pris les choses en mains. Pour réaliser ses embauches, la société a mis en place une équipe de recrutement en interne il y a maintenant un an, explique Barnes.
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