Baisse modeste des prix dans la grande distribution en 2004

L'objectif est loin d'être atteint. Alors que le gouvernement, sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy alors à la tête de Bercy, s'était fixé pour priorité de relancer le pouvoir d'achat des Français en réclamant des baisses de prix dans la grande distribution, l'Insee livre ce matin des statistiques plutôt mitigées.En effet, selon l'institut, l'indice des prix dans la grande distribution a baissé de 0,2% en décembre par rapport au mois précédent. Sur les trois derniers mois, il recule de 0,4% alors qu'il affichait une progression de 0,3% sur la même période un an plus tôt.De fait, en glissement annuel, les prix baissent de 0,4% par rapport à décembre 2003. Une évolution sensible lorsque l'on se rappelle que les prix avaient progressé de 2,1% entre décembre 2002 et décembre 2003. Selon l'Insee, l'ensemble des prix à la consommation ont augmenté de 0,2% en décembre et de 2,1% sur l'ensemble de 2004. En décembre, les prix des produits de grande consommation sont en repli de 0,2% dans les hypermarchés et de 0,1% dans les supermarchés. Sur un an, ils sont stables dans la première catégorie de magasins, dont la surface dépasse les 2.500 mètres carrés, et reculent de 0,8% dans la seconde. Dans les autres formes de vente (petits commerces, hard-discount), l'indice des prix cède 0,1% en décembre. En 2004, il continue de progresser (+0,5%) mais à un rythme plus mesuré qu'en 2003 (+1,8%).Sur un an, les catégories de produits ayant affiché les plus fortes baisses de prix sont l'entretien, l'hygiène-beauté (-1,3%) et les produits alimentaires (-1,2%). Mais le prix de la viande a augmenté de 1,6% en 2004.Malgré cette inflexion de la courbe des prix, ces statistiques restent peu en rapport avec le souhait du gouvernement. Nicolas Sarkozy avait réclamé au printemps dernier une baisse des tarifs de 2% dans la grande distribution afin de relancer le pouvoir d'achat des Français et soutenir la consommation qui fut le principal moteur de l'économie française en 2004. Une réforme de la loi Galland, consistant à abaisser le seuil de revente à perte qui limite le distributeur dans son pouvoir de baisser les prix, est toujours envisagée. Mais le dénouement de ce vaste chantier traîne en longueur. Ce recul des prix sera-t-il durable, alors que le gouvernement table toujours sur un taux de croissance du PIB de 2,5% en 2005, soutenu en partie par la consommation des ménages? Outre la baisse des prix souhaitée dans la grande distribution, le gouvernement dispose-t-il d'autres armes pour relancer les dépenses des Français, telles que le déblocage de l'épargne salariale utilisé en 2004? De nouvelles mesures de soutien à la consommation pourraient se révéler rapidement indispensables si le gouvernement veut atteindre ses objectifs de croissance en 2005.
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