Forte baisse des dépenses en produits manufacturés en mai

C'est une nouvelle déception. Bien que le ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton ait précisé lors de la présentation des grandes orientations de la politique économique du gouvernement que la consommation des ménages devrait continuer à soutenir la croissance cette année, les statistiques publiées ce matin par l'Insee viennent refroidir ses espérances.En effet, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont reculé de 0,9% en mai en données corrigées des jours ouvrables et des variations saisonnières. Une baisse très largement supérieure aux attentes des économistes, qui avaient anticipé un recul plus modéré de l'ordre de 0,2-0,3%. Cette contre-performance efface presque l'augmentation de 1,1% enregistrée en avril dernier, un chiffre révisé à la hausse de 0,1 point ce matin par l'Insee. Sur un an, ces dépenses affichent une croissance de 2,5%.Même si les dépenses en produits manufacturés ne représentent qu'un quart des dépenses totales de consommation des ménages, leur recul témoigne de l'affaiblissement de ce qui fut le principal moteur de l'économie française en 2004.Parmi les principales baisses, on peut noter le recul des dépenses dans le champ commerce. Celles-ci se sont repliées de 1,4%, après +1,3% en avril. Mais le recul le plus important est à mettre au débit des dépenses de consommation en biens durables, en baisse de 2,2% (+2,7% en avril). Pour une fois, les achats des ménages en automobiles, généralement volatils, restent sans effet sur les statistiques car stables. Quant aux dépenses en biens d'équipement du logement, elles sont "significativement en baisse", notent les experts de l'Insee, après un mois d'avril particulièrement dynamique (-4% après +4,6%). Par ailleurs, les dépenses de consommation en habillement évoluent peu en mai (+0,2% après -1,9%). Enfin, les dépenses de consommation en autres produits manufacturés reculent légèrement (-0,3% après +1,1% en avril)."Le ralentissement de la consommation, entamé au début de l'année, se confirme. A l'origine de ce repli, les difficultés sur le marché de l'emploi, l'absence de gains de pouvoir d'achat et la perte de confiance des ménages. Mais ce qui est surtout déprimant, c'est que l'on ne voit pas quels facteurs pourraient inverser la situation dans les prochains mois", précise Nicolas Claquin du CCF, interrogé par latribune.fr.La Banque de France identifie les freins à la croissance françaiseAu cours de la présentation du rapport annuel de l'institution monétaire, son président, Christian Noyer a identifié trois obstacles à la croissance française : la détérioration des échanges extérieurs, les tensions sur les prix du logement et la persistance de déficits publics excessifs. Il a également évoqué la nécessité "d'importants efforts de poursuite des réformes structurelles, de maîtrise des dépenses publiques et de stabilité des prix", grâce auxquels "l'économie française pourra améliorer sa situation relative et élever progressivement son potentiel de croissance économique". Une analyse parfaitement en ligne avec celle du gouvernement (voir ci-contre).
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