L'économie française termine l'année 2004 en beauté

En fanfare. L'économie française termine l'année 2004 en beauté, affichant un taux de croissance du PIB compris entre 0,7% et 0,8% selon les estimations précoces de l'Insee publiées ce matin.Cette vitalité est d'autant plus marquante qu'elle intervient après le trou d'air enregistré au troisième trimestre. Pour mémoire, entre juillet et septembre, le PIB de la maison France avait enregistré une croissance nulle, à la grande surprise des économistes.Le quatrième trimestre retrouve ainsi le rythme de croissance enregistré par l'économie française au cours du premier semestre. Entre janvier et juin, le taux de croissance du PIB s'est élevé à 1,6%.En revanche, le commerce extérieur, qui affiche un déficit de 7,8 milliards d'euros en 2004 - soit 1,9 milliard de plus que l'année précédente - aura pesé sur la croissance. "Entre octobre et décembre et pour le cinquième trimestre consécutif, le commerce extérieur aura eu une contribution négative sur le PIB de la France. A l'origine de cette mauvaise performance, la faible compétitivité prix des produits français, affectée notamment par l'appréciation de l'euro", souligne Laure Maillard chez Ixis CIB. "La progression des coûts salariaux, plus importante que celle enregistrée en Allemagne, nuit également à la compétitivité prix des produits "made in France ", ajoute Nicolas Bouzou, économiste au Xerfi interrogé par latribune.fr.Compte tenu de ces chiffres trimestriels, la croissance annuelle de l'économie française s'élève à 2,3% en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, qui sont les plus couramment utilisées dans le landernau des économistes. En données brutes, donc non corrigées, elle s'élève à 2,5%, conformément aux prévisions du gouvernement. "En 2004, l'activité a été largement soutenue par les dépenses de consommation des ménages, lesquelles ont augmenté de 2,3% en volume selon nos estimations. Après la croissance nulle enregistrée au troisième trimestre, la demande domestique a à nouveau tiré l'économie, stimulée en partie par les deux mesures Sarkozy que sont la franchise d'impôt sur les donations et le déblocage de l'épargne salariale. Quant à l'investissement des entreprises, également freiné au troisième trimestre, il semble également repartir, ce qui est de bonne augure pour les prochains mois", explique Nicolas Bouzou.Pour 2005, le gouvernement maintient ses prévisions de croissance et table sur une progression du PIB de 2,5%. Un objectif que la plupart des économistes jugent irréalisables. "Dans la mesure où le PIB français débute l'année 2005 avec un acquis de croissance d'au mieux 0,8% et où cette année le sur-stockage de 2004 sera inversé, la progression de la richesse nationale devrait au mieux avoisiner les 1,8%", estime Marc Touati chez Natexis Banques Populaires.Le déficit commercial s'est nettement creusé en 2004Conséquence directe de la frénésie de consommation des ménages, et dans une moindre mesure de la reprise des investissements des entreprises qui stimulent les importations, la balance commerciale de la France s'est à nouveau dégradée en 2004, affichant un solde négatif de 7,8 milliards d'euros, contre un excédent de 1,688 milliard en 2003. Un chiffre finalement révisé par les Douanes après avoir été initialement annoncé à 4 milliards. Le creusement du déficit commercial est également dû au renchérissement de la facture énergétique qui s'élève à 28,9 milliards d'euros (+6,1 milliards par rapport à 2003). Sur l'ensemble de l'année, les importations augmentent de 8,6% à 349 milliards d'euros. Dans le même temps, les exportations, - qui atteignent un niveau historique selon le ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos - ont progressé de 5,6% à 341 milliards d'euros. Sur le plan géographique, les échanges de la France sont déficitaires avec les pays de la zone euro, notamment l'Allemagne, et les pays asiatiques. En revanche, ils sont positifs avec les Etats-Unis. "Les exportations devraient continuer à progresser en 2005, car la croissance du commerce mondial restera forte. Mais nous pouvons encore faire mieux. Nous avons un potentiel de 50.000 PME qui pourraient exporter. Il faut donc les aider à se développer", a précisé le ministre.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.