La production industrielle recule en mars

Double déception. Selon l'Insee, l'indice de la production industrielle, hors énergie et industries agricoles et alimentaires, corrigé des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) a reculé de 0,9% en mars par rapport à février pour s'établir à 99,6.L'Insee a par ailleurs révisé à la baisse les chiffres de février. Annoncée en repli de 1% entre janvier et février, la production industrielle a finalement reculé de 1,2% sur cette période. Cette correction, précise l'institut, est due à un recalage sur des résultats exhaustifs et à la réestimation de l'ensemble des coefficients CJO-CVS prenant en compte les résultats de mars.Les statistiques portant sur l'ensemble de l'industrie ne sont guère plus fameuses, la production industrielle reculant de 0,5% entre février et mars. Chez Natexis, on avait tablé sur un recul de 0,1%. La plupart des secteurs ont vu leur production reculer le mois dernier, exception faite de l'énergie (+1,3%), stimulée par la hausse des cours du brut et par une baisse notable des températures, et le papier carton (+0,3%).Parmi les reculs les plus marquant, on peut noter la baisse de 0,5% de la production des biens de consommation, affectée notamment par le recul dans l'habillement-cuir et les équipements du foyer (respectivement -1,5% et -1,2%), et dans l'automobile. En mars, la production de véhicules s'est réduite de 1,4%.Dans le secteur des biens d'équipement, la production cède également du terrain (-1%), "sous l'effet de la baisse de l'industrie aéronautique", précisent les experts de l'Insee dans un communiqué. Par ailleurs, la production de biens issus de l'industrie textile est stable. L'effondrement annoncé par certains de l'industrie textile française, prise d'assaut par les produits bons marchés en provenance de Chine, ne semble pas encore se traduire réellement dans les statistiques. Pour mémoire, les quotas d'importations de produits textiles chinois ne sont plus en vigueur depuis le 1er janvier dernier. Enfin, l'Insee constate un repli de 0,4% de la production des industries agricoles et agroalimentaires. Quant à la construction, son activité a reculé de 0,3% sur la période."Le chiffre de mars de la production industrielle vient confirmer la brusque dégradation de la situation conjoncturelle française au cours du premier trimestre. Le principal problème aujourd'hui est celui des stocks, jugés excessivement lourds par les industriels, dans l'automobile en particulier", souligne Nicolas Bouzou au Xerfi."Or, dans un contexte très incertain où la réduction des coûts reste la priorité absolue, les chefs d'entreprise préfèrent produire moins pour écouler leurs stocks. Ce problème est très visible dans l'automobile où, selon les industriels, le jugement sur les stocks est à son plus haut niveau depuis novembre 1995", explique l'économiste."Compte tenu de ces statistiques, la production industrielle reste stable au premier trimestre par rapport à celle enregistrée au cours des trois derniers mois de l'année 2004. Ce manque de dynamisme devrait logiquement peser sur le taux de croissance du PIB qui, après avoir progressé de 0,9% entre octobre et décembre, ne devrait croître que de 0,5% au premier trimestre selon nos estimations", précise Laure Maillard chez Ixis CIB.
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