Constellation Brands s'est éclipsé et Pernod Ricard brille de mille feux. L'action du groupe tricolore, dont l'offre amicale sur le britannique Allied Domecq ne craint désormais plus de surenchère, a atteint de nouveaux sommets historiques vendredi, flirtant même avec les 140 euros. Elle s'est envolée de 20% en six mois, ce qui l'a hissé parmi les quatre étoiles les plus brillantes du CAC 40 depuis janvier. Après deux mois de rumeurs de fiançailles avec Allied, la publication des bans, le 21 avril, lui a donné des ailes : depuis, elle n'en finit pas de grimper. Le marché consomme du Pernod sans modération. Certes la boisson est de saison. Mais le goût des investisseurs pour le "petit jaune" passera-t-il l'été ? Patrick Ricard semble à deux doigts - de pastis bien sûr - de réussir son pari audacieux, n'en déplaise à certains observateurs britanniques qui lui prédisaient un Waterloo. Point de "morne plaine" à l'horizon pourtant pour le truculent patron du numéro deux mondial des spiritueux : car après l'ivresse des sommets boursiers, le titre Pernod pourrait bien connaître les tangages des lendemains de noces. Tout s'est déroulé au mieux pour le champion français et les mois à venir, ceux de l'intégration industrielle, de l'exécution des cessions de certaines marques à Fortune Brands et Diageo, ne peuvent qu'apporter leur cocktail de craintes et de déceptions, délais et complications, avant de voir les effets concrets de ce mariage. Les investisseurs pourraient ainsi décider d'aller chercher exaltation et vertige ailleurs et goûter à d'autres alcools, en partant du principe que Pernod a déjà fait le plein de bonnes nouvelles pour l'année. Des arbitrages qui pourraient profiter au leader mondial, l'indétrônable Diageo, ou bien aux petits acteurs, tels que Rémy Cointreau ou Campari, plus que jamais désignés comme de potentielles cibles pour les prédateurs... Beau mariage ou pas, la fidélité est une valeur sans saveur pour bon nombre d'investisseurs !

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:27

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