Le pétrole pèse sur le moral des industriels

Toujours la faute au pétrole. A l'instar de leurs homologues allemands (voir ci-contre), les industriels français ont le moral en berne. L'indice synthétique de l'activité calculé par l'Insee a nettement reculé, passant de 101 à 97 points entre mars et avril. Les chefs d'entreprise ont "confirmé le fléchissement de la conjoncture industrielle", constate l'institut dans un communiqué. Cet indicateur a chuté de 10 points depuis octobre dernier.Et les perspectives ne sont pas fameuses. "Reflet d'un climat morose, alimenté pour partie par le niveau élevé du cours du pétrole, les perspectives générales de production continuent de se dégrader", poursuit l'Insee. La composante est passée de -5 à -18 entre mars et avril, en dessous de son niveau de long terme qui s'élève à -8. Quant aux carnets de commandes globaux, ils se maintiennent à un niveau jugé moyen, la demande, notamment étrangère, restant atone."Cette perte de confiance de la part des acteurs industriels français s'explique en grande partie par la hausse des prix à la production, affectés par la récente flambée des cours du pétrole", explique Stéphane Deo, économiste chez UBS. "Après la très nette remontée des cours enregistrée en ce début d'année, le prix du baril de Brent a atteint en moyenne 53 dollar en mars et en avril, contre 38 dollars en moyenne sur l'ensemble de l'année 2004", rappelle Alexandre Bourgeois chez Natexis Banques Populaires.De fait, toujours selon l'Insee, les prix à la production dans l'industrie ont progressé au mois de mars dernier pour le quatrième mois consécutif, avec une hausse de 0,6%. Soit des progressions de 1,2% sur le trimestre et de 3,1% en glissement annuel.En mars, la hausse du prix de l'énergie s'élève à 2,9%, dopée notamment par le bond de 6,1% enregistré par le prix de l'essence. En glissement annuel, la progression des prix de l'énergie s'élève à +11,2%.Hors énergie et industrie agroalimentaire, l'inflation est logiquement moins soutenue, les prix n'ayant progressé que de 0,1%. En écartant ces éléments aux tarifs particulièrement volatils, la hausse des prix s'élève à 0,8% sur le trimestre et à 2,5% sur l'année.A noter, les prix des biens de consommation se sont rétractés de 0,2% le mois dernier. Depuis mars 2004, ils n'ont progressé que de 0,1%."Ces tensions sur les prix à la production dans l'industrie n'ont pour l'instant aucune conséquence sur l'inflation globale, les industriels refusant de répercuter ces hausses sur leurs prix de vente afin de conserver leurs parts de marché. En revanche, elles devraient logiquement entraîner une contraction de leurs marges et freiner leurs investissements dans les prochains mois. Et peser à nouveau sur leur moral", estime Nicolas Claquin, économiste au CCF, interrogé par latribune.fr.
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