"La croissance française ne devrait pas dépasser 1,6% en 2005"

latribune.fr - Les statistiques publiées ce matin par l'Insee vous surprennent-elles ? Nicolas Bouzou - Les chiffres trimestriels sont en effet surprenants, puisque l'économie française a finalement progressé de 0,2% entre janvier et mars, alors que nous avions anticipé une croissance comprise entre 04% et 0,5%.En ce qui concerne la révision à la baisse des statistiques 2004 ?C'est moins surprenant car les 2,4% initialement annoncés ne correspondaient pas réellement selon nous à la "réalité du terrain", illustrée notamment par un chômage élevé et par un ressenti mitigé des chefs d'entreprise.Quel a été l'effet du "rebasage", les comptes nationaux étant à présent estimés en base 2000 et non plus 1995 ?Alors que le "rebasage" a dopé les chiffres de la croissance en Espagne et en Allemagne au premier trimestre, son effet a été inverse en France, même si l'Insee estime qu'il a été "peu sensible". C'est en effet vrai. Ce mauvais chiffre ne peut être mis sur le compte d'un changement de méthode comptable, mais plutôt sur la mauvaise performance générale de l'économie française.La consommation des ménages peut-elle continuer à tirer la croissance cette année, comme en 2004 ?Comme en témoignent les statistiques des dépenses des Français au premier trimestre, la consommation des ménages devrait être en ligne avec le pouvoir d'achat au cours des prochains trimestres et progresser à un rythme trimestriel inférieur à 1%. Les effets positifs des mesures de soutien à la consommation prises en 2004 - déblocage de l'épargne salariale et dons exceptionnels entre ascendants et descendants - sont passés. Toutefois, en dépit de leur ralentissement, la consommation des ménages devrait à nouveau représenter le principal moteur de la croissance française cette année.Au regard de ces statistiques trimestrielles, quelles sont vos prévisions annuelles de croissance ?Nous tablions précédemment sur une croissance 1,7% en 2005. Compte tenu de la déception enregistrée ce matin, celle-ci devrait plutôt osciller aux alentours de 1,5-1,6%. De fait, les créations d'emplois seront faibles. Le taux de chômage ne devrait pas repasser sous la barre des 10%. Quant au gouvernement, il ne devrait pas pouvoir tenir ses engagement communautaires. La France devrait rester en dehors des clous du Pacte de stabilité et de croissance.Ces mauvaises nouvelles peuvent-elles avoir un effet sur l'issue du référendum sur le projet de traité constitutionnel ?C'est possible. La montée du chômage, les prévisions de croissance molle contribuent à saper le moral des Français. La promesse non tenue d'une Europe forte et prospère peut peser dans la balance le 29 mai prochain. Ceci dit, il faut également préciser qu'il n' y a pas de "mal européen" mais surtout des problèmes nationaux. En effet, au sein de la zone euro, les performances pays par pays sont extrêmement hétérogènes.
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