Le gouvernement joue la montre avec les fonctionnaires

La partie n'est pas gagnée pour les fonctionnaires. Au terme de la réunion, cet après-midi, tenue avec sept fédérations de fonctionnaires, dans le but de rechercher "une solution juste pour les agents et raisonnable pour les finances publiques" selon les mots du ministre, Renaud Dutreil a déclaré qu'une mesure générale salariale serait annoncée lors de la prochaine négociation. Celle-ci devrait se tenir le 29 mars ou le 1er avril.Un délai auquel les syndicats s'étaient déjà résolu, le ministre de la Fonction publique ayant prévenu que deux ou trois réunions seraient nécessaires pour aboutir à un accord.Aujourd'hui, le ministre a soumis aux syndicats deux schémas de principes pluriannuels 2005 et 2006 sur la question salariale. Un premier scénario propose d'envisager une augmentation fixe qui interviendrait en une ou deux fois pour 2005 mais également pour 2006. Dans un second scénario, également pour 2005 et 2006, la revalorisation salariale serait basée "sur une part variable plafonnée et conditionnée à un indicateur objectif prédéfini fondé sur le taux de croissance en volume du PIB", selon le communiqué du ministère. En décembre dernier, le ministre avait proposé une revalorisation de 1% en deux fois des salaires des fonctionnaires en 2005 (voir ci-contre). Un effort jugé insuffisant par les syndicats.Ces négociations pour une hausse des salaires de la Fonction publique interviennent après la récente démonstration de force des salariés des secteurs public et privé, mobilisés pour la défense de leur pouvoir d'achat le 10 mars dernier (voir ci-contre). A l'origine également de la bonne volonté ministérielle pour satisfaire les fonctionnaires, la crainte du gouvernement de voir se cristalliser les mécontentements des fonctionnaires lors du référendum sur la Constitution européenne organisé le 29 mai prochain. Coup sur coup, deux sondages d'opinion ont récemment donné le "Non" vainqueur. Alors que les partisans du "Oui" pressent le président de la République Jacques Chirac d'affirmer clairement son engagement, un rejet de la Constitution aurait de graves conséquences politiques pour le gouvernement.
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