La facture énergétique creuse encore le déficit commercial français

Nouvelle dégradation du commerce extérieur français au mois d'août. Le déficit s'est établi à 2,3 milliards d'euros, après un solde négatif de 2,5 milliards d'euros en juillet. Certes, les exportations ont gagné du terrain, passant de 28,6 à 29,8 milliards d'euros, soutenues par le recul de la monnaie unique. Mais la facture énergétique, passée de 17,5 à 23,9 milliards d'euros sur les huit premiers mois de l'année, a contrebalancé cette progression. Les importations ont donc également augmenté, s'établissant à 32,1 milliards d'euros contre 31,1 milliards en août. "Comparativement à la vigueur du commerce mondial (+20% en 2004 et +13% en 2005), la progression de nos exportations est plus que décevante (+4,8% par an en 2004-2005)! Il faut donc être clair, nous sommes devenus piètres exportateurs ", estime Marc Touati, chez Natexis. Pour l'économiste, non seulement nous ne sommes pas sur les bons marchés et les bons produits, mais de plus en plus d'entreprises françaises préfèrent produire à l'étranger et vendre directement sur leur lieu de production ou alors exporter depuis ce lieu, parfois même vers la France. La situation s'avère donc bien plus problématique que l'an dernier, puisque le cumul des déficits pour l'année en cours s'élève désormais à 15,1 milliards d'euros contre 2,4 milliards sur les huit premiers mois de 2004. Sur un an, les exportations ont gagné 2,9% contre une progression de 6,6% des importations, et le déficit promet d'atteindre un niveau historique sur l'année. La France rejoint donc les Etats-Unis et leur problème de déficits jumeaux. " Le premier existe depuis 25 ans dans l'Hexagone, à savoir celui des finances publiques, qui devrait avoisiner les 60 milliards d'euros cette année (3,3 % du PIB). Quant au second (le déficit commercial), après avoir été structurel pendant des décennies, puis avoir quasiment disparu au cours des années 90, il revient en force depuis le début du siècle", relève Marc Touati.Alors que les ventes de biens intermédiaires, en particulier dans la chimie et la pharmacie, ont permis aux exportations industrielles de se redresser en août, les ventes de l'industrie aéronautique ont fléchi: seuls 11 Airbus ont été vendus pour un montant de 748 millions d'euros contre 16 en juillet pour plus d'un milliard d'euros. Côté importations, les achats industriels, notamment d'automobile, de produits chimiques et d'équipement du foyer, ont également gagné du terrain.
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