Une timide hausse des investissements attendue au second semestre

Grise mine. Selon l'enquête réalisée en avril et publiée aujourd'hui par l'Insee, les intentions d'investir des chefs d'entreprises français restent peu enthousiasmantes pour l'année en cours. Après avoir confirmé la faiblesse de leurs investissements au cours de l'année2004 - stables en valeur dans l'industrie manufacturière comme dans l'ensemble de l'industrie - les capitaines d'industrie français révèlent dans cette enquête qu'il révisent fortement à la baisse leurs précédentes évaluations exprimées début 2005. Pour 2005, les industriels prévoient désormais une hausse de leurs investissements de 4% dans l'industrie manufacturière au lieu de 6% prévus jusqu'ici, et de 3% dans l'ensemble de l'industrie (contre 6%).Ces investissements - modérés - devraient se dérouler en deux phases. S'ils devraient ralentir au premier semestre, ils progresseraient au cours de la seconde partie de l'année."Au premier semestre, le solde relatif aux investissements passés décroît de 33 points, passant de 17 à -16. Toutefois, ce mouvement est essentiellement le fait d'un nombre restreint de très grandes entreprises. Concernant le second semestre de 2005, les industriels indiquent une nette reprise de leurs projets d'investissements. Le solde relatif aux investissements prévus augmente de 34 points, passant de -14 à 20", notent les experts du département de la conjoncture de l'Insee "Signe positif pour 2005, les investissements seraient davantage destinés à des extensions de capacités de production qu'en 2004", précise l'Insee.Et cette timide reprise serait essentiellement impulsée par les petites entreprises. En 2005, leurs investissements augmenteraient de 5% alors que ceux des entreprises de taille moyenne n'augmenteraient que de 3% et ceux des grandes entreprises de 4%.Par secteur, des disparités apparaissent également. Les investissements de l'industrie des biens d'équipement et de l'industrie des biens de consommation seraient dynamiques (respectivement +14% et +8%) alors que ceux de l'industrie automobile diminueraient de 5%."Il apparaît ainsi assez clairement que l'investissement des entreprises ne sera encore pas cette année un moteur puissant de la croissance", explique Nicolas Claquin au CCF.De plus, au regard de ces statistiques, les inquiétudes du gouvernement et des Français concernant le marché de l'emploi et la montée du chômage ne devraient pas s'apaiser, l'adage du chancelier allemand Helmut Schmidt - les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après-demain - se vérifiant généralement. Lundi, le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton a déclaré sur LCI que le chômage devait "impérativement" passer sous la barre des 10% cette année. Un moyen comme un autre d'admettre indirectement que la promesse de Jean-Pierre Raffarin de faire baisser de 10% le nombre de chômeurs en 2005 - c'est-à-dire de ramener le taux de chômage à 9% - serait certainement difficile à tenir. En mars, le chômage touchait 10,2% de la population active.
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