Le moral des entrepreneurs se redresse légèrement en juin

Par latribune.fr  |   |  457  mots
Après quatre mois consécutifs de dégradation, le moral des chefs d'entreprises français retrouve quelques couleurs. En effet, selon l'enquête mensuelle réalisée par l'Insee, l'indicateur synthétique du climat des affaires se redresse légèrement en juin, gagnant deux points par rapport à mai dernier pour s'élever à 99. Clôturant un semestre particulièrement morose, le mois de juin a vu l'activité industrielle rebondir, pour s'établir à +8 selon les calculs de l'Insee, dépassant la moyenne de longue période. Les carnets de commande, globaux comme étrangers, "encore peu étoffés" selon les experts de l'Insee, se regarnissent légèrement. "Le passage à vide dans l'industrie semble derrière nous", commente Nicolas Bouzou au Xerfi. Seul bémol, les stocks de produits finis, malgré un mouvement à la baisse facilité par la dépréciation de l'euro, restent jugés assez lourds par les chefs d'entreprises. En ce qui concerne l'avenir, les perspectives personnelles de production pour les trois prochains mois continuent de progresser, malgré un climat encore assez "lourd" qui affecte les perspectives générales. "Cependant, les signaux favorables envoyés par les entrepreneurs concourent à la hausse de l'indicateur de retournement, qui s'inscrit en juin dans une zone indiquant une activité en accélération", précise l'Insee.Notamment à l'origine de ce regain de confiance, le recul de la monnaie unique face au billet vert. "Le regain de compétitivité induit par cette baisse apporte vraisemblablement un surcroît d'optimisme aux industriels. Mais il convient de rester prudent. Les déficits américains n'ont pas disparus et il ne faut pas exclure totalement un prochain affaiblissement du dollar même si ce n'est pas actuellement notre scénario", précise Nicolas Claquin au CCF."Un point reste très inquiétant toutefois : les perspectives personnelles de prix perdent deux points", explique Nicolas Bouzou. Soit leur plus bas niveau depuis janvier 2004). "Ce qui signifie que la compétition internationale interdit aux industriels français derelever leurs tarifs.Or, dans le même temps, les coûts d'approvisionnement flambent. Ainsi, une fois de plus, les industriels français sont dans l'incapacité de défendre leurs marges, d'autant plus que la forte augmentation du SMIC au mois de juillet prochain va également se traduire par des coûts plus élevés. In fine, c'est l'investissement qui sera pénalisé, et donc la compétitivité de l'industrie française", ajoute l'économiste.Compte tenu de ce timide redressement de la confiance, mais également des craintes suscitées par certains facteurs exogènes comme la hausse du brut, le rebond de l'économie au second semestre, anticipé par certains économistes et fortement désiré par le gouvernement est-il possible ? Réponse dans les prochains mois.