Bonne résistance de la consommation française

Ce qui pourrait sembler une mauvaise nouvelle n'en est pas vraiment une: la consommation des ménages français en produits manufacturés a chuté de 0,6% en septembre. Mais cette baisse doit être fortement relativisée, dans la mesure où elle fait suite à de fortes hausses. La tendance de la consommation demeure en fait très soutenue.Le recul de la consommation au mois de septembre était attendu par les économistes, qui s'attendaient même à un repli de 1,3%, faisant suite à un véritable boom de consommation en août, qui avait été évalué à +1,9%. Dans la réalité, le recul de septembre n'est donc que de 0,6%, mais le chiffre d'août a été revu sensiblement en baisse, à +1,5% (le tout en données corrigées des jours ouvrables et des variations saisonnières).Selon les chiffres publiés par l'Insee, les dépenses de consommation dans le "champ commerce" (hors automobile, pneus, pièces détachées et produits médicaux) ont baissé de 1,3% en septembre, après avoir gagné 1,7% en août. Les achats de biens durables ont très légèrement reculé, de 0,1% (contre +0,6% en août), mais les ventes d'automobiles se portent bien: +1,9% en septembre après +0,6% en août. En prenant un peu de recul, il apparaît toutefois clairement que la consommation des ménages se maintient bien. Sur un an en effet, celle-ci a augmenté de 4,2%. Et si l'on considère l'ensemble du troisième trimestre, les achats de produits manufacturés ont progressé de 2,4%, contre un repli de 0,4% lors du trimestre précédent.Pour Laure Maillard, économiste chez Ixis CIB, la baisse de la consommation de septembre est donc "très limitée", au vu du "dynamisme des mois précédents". La consommation des ménages, estime-t-elle, devrait donc bien se confirmer comme étant la principal moteur de la croissance de l'économie française au cours du troisième trimestre. Ce qui n'empêche pas l'économiste d'être prudente pour les mois à venir: l'absence d'augmentation du pouvoir d'achat devrait peser sur l'évolution de la consommation, et les ménages ne continueront pas indéfiniment à réduire leur épargne pour soutenir leurs achats.Un avis que ne partagent pas les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Selon eux, les ménages devraient continuer à puiser dans leur épargne en 2006. "Sous l'effet conjugué de la baisse du taux de chômage et du maintien des taux d'intérêt à un faible niveau, le taux d'épargne devrait baisser de 0,4 point en 2006, s'établissant à 15% en moyenne sur l'année". De quoi soutenir la consommation et, selon l'OFCE, porter la croissance à 2,2% l'an prochain, en ligne avec la moyenne de la dernière décennie.
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