Immobilier : "l'atterrissage en douceur" se confirme

Le risque d'éclatement de la bulle immobilière, tant redouté par les professionnels, semble s'éloigner. En effet, d'après les dernières statistiques publiées par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), le marché national de la pierre amorce une timide pause.Au deuxième trimestre, le prix du mètre carré, tous biens confondus, a progressé de 9,5% sur un an. Même si cette hausse reste encore plus que conséquente - très largement supérieure à celle des revenus des ménages -, elle est à comparer avec les chiffres 2004. Il y a un an, le prix du mètre carré avait affiché une hausse de 16,3% sur le même trimestre. Soit un écart de 6,8 points en glissement annuel. La décélération est également sensible par rapport au premier trimestre 2005. Pendant cette période, les prix avaient progressé de 13,5% en rythme annuel."Ce ralentissement de la hausse des valeurs était largement anticipé", rappelle le président de la Fnaim René Pallincourt. Toutefois, ce tassement pourrait être suivi d'un rebond au cours de la période estivale, stimulé par une activité toujours très soutenue. Région par région, le ralentissement de l'inflation immobilière se fait plus ou moins marqué. Phénomène de rattrapage des prix oblige, le grand Ouest reste à nouveau la zone qui enregistre les plus fortes hausses. En effet, les prix ont progressé de 13,4% sur un an dans l'Ouest, et de 10,3% dans le Sud-Ouest (+10,3%). Avec un bond de 10,2% des tarifs, le Centre et les Alpes restent également frappés par la flambée des tarifs. En revanche, la hausse est bien plus modérée dans le Sud-Est (+6,3%) et en Ile-de-France (+8,2%)."Cette hétérogénéité est logique. Ce sont les régions ayant enregistré les plus fortes hausses des prix ces cinq dernières années qui sont les premières touchées par la décélération de la progression des valeurs", résume Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université de Paris X NanterreRésultat, avec cette nouvelle hausse, le prix moyen au mètre carré au niveau national s'établit à 2.384 euros tous biens confondus. A titre de comparaison, il était de 1.384 euros au deuxième trimestre 2000. Dans la capitale, il s'établit 5.379 euros (+10,5%). A Lyon, Marseille et Lille, il atteint respectivement 2.503 euros (+13,2%), 2.646 euros (+10,2%) et 2.252 euros (+21,5%). Malgré un bond de 25,8%, Brest reste l'une des métropoles régionales les plus abordables avec un mètre carré se négociant 1.370 euros au deuxième trimestre. Cet "atterrissage en douceur" du marché immobilier devrait être accueilli avec soulagement par les petits budgets, notamment les primo-accédants. "Cette accalmie relative, ainsi que les conditions de crédit toujours aussi favorables et l'extension du Prêt à taux zéro à l'ancien ont permis le retour sur le marché de la transaction d'un certain nombre de primo-accédants", constate René Pallincourt.Ces facteurs soutiennent également l'activité. Après avoir enregistré 600.000 transactions en 2004, la Fnaim table sur un niveau de transactions comparable cette année.Fortes hausses des prix en Ile-de-France au premier trimestreDécalées de trois mois par rapport à celles communiquées ce matin par la Fnaim, les statistiques publiées par la Chambre des notaires de Paris font état d'une hausse de 14,5% sur un an au premier trimestre, contre une augmentation de 12,4% un an plus tôt. Le prix moyen au mètre carré s'établit à 4.745 euros dans la capitale. Ce bond des valeurs est encore plus marqué en petite couronne. Dans les départements de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine, les prix progressent de 16,2% contre 15,3% un an plus tôt. Dans la grande couronne - Val d'Oise, Essonne, Yvelines, Seine-et-Marne - la hausse atteint 17,3% en glissement annuel contre 14,9% au premier trimetre 2004. Conséquence de cette flambée, les notaires estiment que la solvabilité des ménages est menacée, en témoignent les premiers refus de prêts enregistrés par un nombre grandissant d'acquéreurs potentiels.
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