Net rebond de la croissance française au troisième trimestre

Voilà une nouvelle qui va mettre du baume au coeur des Français, en pleine période de marasme social. Alors que la Commission européenne table sur une croissance de 0,4% au troisième trimestre pour la Zone euro, la France tire très clairement son épingle du jeu. Le croissance a en effet bondi de 0,7% au troisième trimestre, après avoir à peine progressé de 0,1% au trimestre précédent. Une telle progression n'avait pas été enregistrée depuis le deuxième trimestre 2004. C'est bien plus que ce que prévoyait le consensus des 32 économistes recueilli par l'agence Bloomberg. Ces derniers tablaient en moyenne sur une hausse de 0,5%."Bien que l'Insee n'ait pas encore détaillé la composition de l'indice, nul doute que cette croissance est en grande partie attribuable à la vigueur de la consommation. Soutenues par une amélioration du marché de l'emploi, les dépenses des ménages traduisent également un recul du taux d'épargne", souligne Laure Maillard, chez Ixis.Autre bonne nouvelle ce matin, l'inflation reflue à 1,8% en octobre sur un an après 2,2% en septembre, tandis que l'inflation hors énergie s'établit à 1%. De fait, les prix des produits pétroliers ralentissent un peu, en hausse de 17,4% sur 1 an. Par ailleurs, la production industrielle française, également publiée par l'Insee ce matin, a augmenté de 0,2% en septembre par rapport à août, après une hausse de 1,2% le mois précédent (révisée en hausse de 0,4 point), en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables.Thierry Breton en a profité ce matin sur Europe 1 pour défendre son hypothèse de croissance de 2 à 2,5% pour l'an prochain, sur laquelle s'est appuyé le gouvernement pour établir son budget 2006. "D'ores et déjà, à la fin du troisième trimestre, grâce à ce formidable sursaut de l'économie française, nous sommes déjà à plus de 1,5% en acquis sur l'année", s'est félicité le ministre de l'Economie et des Finances. De plus, "tous les indicateurs dont je dispose démontrent que ceci se poursuit, voire s'accélère", estime-t-il, évoquant la consommation et les exportations. De fait, les exportations ont profité du recul de l'euro de 13% depuis le début de l'année face au billet vert. Le déficit commercial a été réduit à 1,7 milliards d'euros en septembre contre 2,2 milliards en août, grâce à une hausse de exportations de 4,6% contre une progression des importations de 2,7%. Le commerce extérieur n'en reste pas moins le talon d'Achille de l'économie française, souligne Nicolas Bouzou, économiste chez Xerfi. Le déficit commercial de la France a frôlé les 6,6 milliards d'euros au troisième trimestre 2005, un niveau jamais atteint jusque là, et cela aurait été bien pire sans le recul de l'euro par rapport au dollar depuis le début de l'année. Marc Touati, chez Natexis, souligne que la croissance est aussi le fait de la remontée des investissements des entreprises. Après trois ans d'atonie dans ce domaine, ces dernières ont vraisemblablement rattrapé une partie du retard accumulé, notamment en modernisant leur parc de machines et d'équipements. Le recul de l'euro ainsi que la baisse du pétrole en fin de trimestre leur ont certainement redonné du coeur à l'ouvrage. Après avoir atteint un plus haut à 70,85 dollars le 30 août, le baril de brut a chuté de 17% à New York.
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