Les industriels revoient en baisse leurs prévisions d'investissement

Une mauvaise nouvelle de plus. Après les statistiques décevantes sur la croissance au deuxième trimestre dévoilées la semaine dernière (lire ci-contre), la dernière enquête de l'Insee témoigne à nouveau de la fragilité de l'économie française. En effet, selon les résultats de l'enquête sur les investissements dans l'industrie publiée ce matin par l'institut, l'année 2005 devrait à nouveau être marquée par une croissance très molle des investissements. Pour l'ensemble de l'année 2005, les entrepreneurs interrogés par l'institut ont légèrement revu à la baisse leurs précédentes anticipations datées du mois d'avril. "Leurs prévisions de croissance se sont contractées d'un point dans l'industrie manufacturière comme dans l'ensemble de l'industrie", notent les experts de l'Insee. Les investissements industriels représentent un tiers des investissements productifs.Conséquence logique, les industriels n'anticipent qu'une progression limitée de leurs investissements en 2005: de 3% dans l'industrie manufacturière et de 2% dans l'ensemble de l'industrie. La hausse des dépenses d'équipement en 2005 serait particulièrement tirée par les secteurs des biens de consommation (+11%) et des biens d'équipement (+12%). En revanche, le secteur automobile réduirait significativement ses investissements en 2005 (-7%).Cette timide croissance annuelle des investissements intervient après une année 2004 marquée par une stabilité des investissements dans l'industrie manufacturière par rapport à 2003, année au cours de laquelle les investissements avaient chuté de 6%. "Il y a un blocage psychologique lié à la faiblesse de la demande anticipée. Au niveau macroéconomique, les prévisions des industriels pour 2005 sont limitées au strict minimum. Ce n'est pas une très bonne nouvelle pour la demande de biens d'investissement adressée à l'industrie. Mais c'est également une mauvaise nouvelle pour le futur: les industriels restent inquiets, et campent sur des postures défensives", explique Nicolas Bouzou au Xerfi."Cette révision à la baisse des prévisions des industriels n'est guère surprenante dans le contexte actuel de forte hausse des prix du pétrole", explique Laure Maillard, économiste chez Ixis CIB. "Cette reprise modérée des investissements conforte nos précédentes estimations de croissance annuelle. En 2005, le taux de croissance du PIB ne devrait pas dépasser 1,5%", estime l'économiste.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.