2005, année de la femme dans le CAC ?

Cherchez la femme dans les grands indices boursiers : elle est fort rare. Outre-Atlantique, la charismatique Carly Fiorina était l'unique présidente d'une société du Dow Jones, jusqu'à son éviction récente de la direction de HP. A Paris, aucun poids lourd du CAC 40 n'est dirigé par une représentante du beau sexe, que seuls les misogynes osent encore qualifier de "faible". L'an passé, une étude de l'association américaine Catalyst publiée par Fortune avait fait grand bruit en révélant que les dirigeantes offraient de meilleurs retours sur investissement que les entreprises aux commandements masculins. Et pourtant leur "espérance de durée" à ces postes très exposés est nettement inférieure à celle de leurs homologues: en moyenne 4,8 ans contre 8,2 ans d'après une étude de Booz Allen Hamilton sur les PDG des plus grands groupes cotés dans le monde. Wall Street avait Carly, Paris aura Anne. Une française devrait effectuer un grand pas pour la cause féminine dans quelques mois ou semaines au Palais Brongniart: Anne Lauvergeon, la présidente d'Areva, qui doit faire son entrée sur le marché avant la fin de l'été. Hasard du calendrier, cette X-Mines de 46 ans, normalienne et agrégée de physique, qui s'est fait un nom comme sherpa de François Mitterand, présente demain justement, 8 mars, journée internationale de la femme, les résultats annuels du champion nucléaire hexagonal. Des résultats très attendus qui seront décortiqués afin de dresser une valorisation du groupe industriel dont seulement 4% du capital est coté pour l'instant sous forme de certificats d'investissement: au cours actuel, Areva vaut plus de 11 milliards d'euros. Entre 12 et 18 milliards même, estiment les analystes. Sur la base du flottant, sachant que l'Etat veut garder au moins 50,1% du capital et devrait en placer 35% à 40% dans le public, Areva devrait se hisser en bonne place dans l'indice phare de la Bourse de Paris.Cette féminisation du CAC aura valeur de symbole mais aussi d'exemple, souhaitons-le. Car les conseils d'administration restent très fermés aux femmes: aucune administratrice chez un tiers des membres de l'indice selon une enquête du cabinet Korn Ferry et seulement 8% des postes au total... Mais saluons le progrès: c'est quatre fois plus qu'il y a huit ans!
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