Chasse à l'homme à Londres

C'est le Far West à Londres. Scotland Yard, la police londonienne, a diffusé vendredi après-midi, lors d'une conférence de presse, les identités des quatre hommes soupçonnés d'être les auteurs des attentats ratés de jeudi. Les photos prises par les caméras CCTV de trois stations de métro et par la caméra interne de l'autobus n°26 révèlent assez clairement le visage, voire la silhouette, des quatre terroristes présumés. L'un d'eux, photographié alors qu'il courrait dans un couloir du métro, probablement en train de fuir, portait un blouson avec imprimé le mot New York... La police a exhorté le public à coopérer à l'enquête. "Nous demandons à tous ceux qui ont vu ou qui croient avoir vu ces hommes de nous contacter immédiatement au numéro de la police 999", a lancé sir Ian Blair, le chef de Scotland Yard. Un autre numéro, celui de la ligne rouge anti-terroriste, a été donné pour ceux qui pourraient fournir des informations concernant l'identité des recherchés. C'est ainsi une véritable traque à l'homme qui est en train de se dérouler à Londres, dans une atmosphère des plus tendues. Vendredi matin, dans la station de métro de Stockwell au sud de Londres, un homme a été poursuivi à la sortie du train et sur la plate-forme de la gare par trois policiers armés, qui l'ont finalement immobilisé et tué de plusieurs balles. De nombreux passagers ont assisté à la scène et raconté les détails aux journalistes. Sir Ian Blair a affirmé au cours de la conférence de presse que ce meurtre était "directement lié à l'opération contre le terrorisme". Il s'agirait donc peut-être, selon la police, d'un cinquième homme de la bande ou d'un autre terroriste en passe de frapper. Sa mort de plusieurs balles a causé à vrai dire un certain malaise dans la communauté musulmane. Le porte-parole du Conseil musulman de Grande Bretagne a demandé que la police "clarifie les raisons qui l'ont amenée à tirer pour tuer". Vendredi en fin d'après-midi, la police menait par ailleurs des incursions dans plusieurs logements de Londres, à la recherche de personnes suspectes. "L'enquête progresse très très rapidement", a affirmé sir Ian Blair, selon qui "c'est le plus grand défi auquel Scotland Yard ait jamais été confronté". Le chef de la police, dont le visage est désormais familier aux Britanniques, a répété aussi, comme à chaque point de presse, ses mots d'ordre, à savoir: "l'enquête vise des criminels, non pas telle ou telle communauté". Ou encore: "nous ne pourrons gagner qu'avec l'appui de la société et des communautés". Entre-temps, Londres risque de devoir s'habituer à un état d'alerte permanent: stations évacuées ou fermées, attentats réussis ou échoués, traque à l'homme jusque dans les tunnels des stations, présence policière croissante (quoique discrète) et sirènes mugissantes du matin au soir. Cette mégalopole a tout pour absorber sans trop de drames ces gênes et ces tensions, et sa population fait preuve, il faut bien le dire, de grande patience et de résistance psychologique. Ce ne sera pas forcément le cas des touristes qui, ayant le choix, pourraient finalement décider de changer leurs programmes de vacances.
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