L'éventualité du 'non' pèse sur l'euro

La devise européenne donne quelques signes de faiblesse, à l'approche du référendum français sur la Constitution européenne. Jeudi en fin de journée, l'euro est tombé sous la barre des 1,25 dollar sur le marché américain, à 1,2492 dollar, alors que les marchés s'interrogent sur l'impact qu'aurait un 'non' français sur la monnaie unique. Vendredi, dans l'après-midi, la monnaie unique se reprenait un peu, aux environs de 1,2540 dollar.Avec le repli observé hier, l'euro se retrouve à ses plus bas niveaux depuis quelque sept mois. Il faut en effet remonter à octobre dernier pour retrouver de telles parités vis-à-vis de la devise américaine. Ce mouvement s'inscrit certes dans un contexte de raffermissement marqué du dollar, engagé depuis plusieurs semaines. Mais il semble bien que l'approche du référendum français vienne nourrir le mouvement. Même si les sondages montrent depuis plusieurs semaines qu'une victoire du 'non' est possible, il apparaît en effet que les marchés n'avaient pas véritablement intégré encore complètement cette hypothèse. Or, selon des informations de marché, les cambistes auraient été frappés, jeudi, par des déclarations prêtées à Nicolas Sarkozy, selon lesquelles l'échec du oui était désormais inévitable. "L'euro se retrouve sous pression à cause des attentes grandissantes sur le marché de voir le 'non' l'emporter en France, et les commentaires de M. Sarkozy contribuent certainement à renforcer ces attentes", a ainsi affirmé Iain Stannard, économiste chez BNP-Paribas, interrogé par l'AFP.Ces déclarations du président de l'UMP ont eu un impact particulier sur le marché londonien car elles été reprises jeudi matin par le Times. Selon le quotidien britannique, Nicolas Sarkozy aurait prédit: "ce sera un petit 'non' ou un grand 'non' ".Embrayant sur ces "révélations", les économistes de la banque ABN Amro ont sorti une note d'analyse intitulée "Le grand 'Non' ?", en français dans le texte, alimentant encore l'effervescence.Bien sûr, les économistes ne sont pas persuadés, dans leur ensemble, qu'un rejet du projet de traité constitutionnel par la France serait une tragédie pour la monnaie unique. Mais en laissant augurer une période de grands confusion au sein de l'Union européenne, un tel événement ne pourrait que peser dans un premier temps sur l'appréciation de la devise européenne sur les marchés internationaux. Et à très court terme, l'incertitude créée par le référendum amène les opérateurs à alléger leurs positions à la veille du week-end fatidique - d'autant que ce week-end sera prolongé sur les places londoniennes et américaines par un lundi férié.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.