Le pétrole fait bondir l'inflation allemande

C'est un bond assez spectaculaire qu'a effectué l'inflation allemande en septembre. Selon les premières estimations publiées aujourd'hui par l'Office fédéral des statistiques de Wiesbaden, la hausse des prix s'est établie à 2,5% sur un an, contre 1,9% au mois d'août. Sur un mois, elle s'est élevée à 0,4% en septembre par rapport à août.Cette envolée des prix n'est pas véritablement une surprise, puisqu'elle résulte tout naturellement de la flambée des prix pétroliers. De fait, les économistes attendaient bien une progression des prix en septembre: selon le consensus établi par l'agence Bloomberg, ils tablaient sur une inflation à 2,3% en rythme annuel. Mais la hausse réelle a donc encore dépassé ces prévisions. Et à 2,5%, elle s'établit au niveau le plus élevé depuis juin 2001.La montée des prix du brut s'est répercutée mécaniquement sur ceux de produits comme le fioul domestique, qui a progressé de 36,4 à 45,4% sur un an. Quant aux carburants, leurs prix ont gagné jusqu'à 19,4% sur douze mois.Toute la question pour l'économie allemande est de savoir si ces hausses des produits pétroliers vont se répercuter dans le reste de l'économie. A cet égard, certains éléments permettent de relativiser l'ampleur des tensions inflationnistes. L'économie allemande est actuellement plutôt déprimée sur le plan intérieur, les exportations étant le seul facteur véritablement dynamique. De ce fait, les commerçants peuvent difficilement se permettre des hausses de prix au détail importantes, sous peine de déprimer encore plus la demande. Et comme le chômage se maintient à un niveau très élevé (11,6%), les salaires ne risquent pas non plus d'entrer dans une spirale inflationniste.Reste que la montée brutale de l'indice des prix en Allemagne ne peut manquer de préoccuper la Banque centrale européenne. Celle-ci maintient son taux de référence à 2% depuis plus de deux ans, tentant ainsi de garder un équilibre entre la lutte contre les tensions inflationnistes dans la zone euro et le faible niveau de son activité économique, alors que la Réserve fédérale américaine a engagé pour sa part un mouvement suivi de relèvement des taux d'intérêt. Pour le moment, il n'est guère envisageable de voir la BCE changer de politique en raison de la montée des prix du pétrole. Mais il est clair que l'institution de Francfort ne pourra que suivre de très près les tensions inflationnistes qui se manifestent ainsi en Allemagne.
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