Chute de la confiance des industriels français en mars

C'est un sombre panorama que dresse l'enquête mensuelle de l'Insee dans l'industrie pour le mois de mars publiée ce matin. L'indicateur synthétique du climat des affaires chute en effet de 104 à 101, tombant à son plus bas niveau depuis décembre 2003. Comme le souligne l'Insee, "les réponses des chefs d'entreprise traduisent un fléchissement de la conjoncture industrielle".Toutes les évolutions révélées par cette enquête sont négatives. Le solde des opinions des chefs d'entreprise sur l'évolution récente de leur production chute lourdement, de 20 en février à 12 ce mois-ci. L'évaluation de la demande et des carnets de commande fait de même, passant en un mois de -15 à -21 et de -12 à -16 pour les seules commandes en provenance de l'étranger. Quant aux perspectives personnelles de production, elles reculent de 9 à 5."Confirmant leurs anticipations du mois dernier, les industriels font état de signaux baissiers", analyse l'Insee, selon qui "le ralentissement passé de l'activité est généralisé à l'ensemble des secteurs de l'industrie", tandis que "les perspectives personnelles de production ne suggèrent pas d'amélioration globale au cours des trois prochains mois".Un tel pessimisme des industriels s'explique notamment par "la montée des prix du pétrole et la persistance de taux de change élevés [de l'euro]", explique Laure Maillard, économiste zone euro chez Ixis Corporate & Investment Bank. L'enquête publiée aujourd'hui n'est selon elle "pas positive quant aux perspectives d'activité industrielle de la France". L'économiste s'inquiète en particulier du "manque de compétitivité internationale" des entreprises françaises et de la "faiblesse de l'investissement domestique", autant de raisons qui contribuent à expliquer la médiocre reprise de l'activité industrielle observée en France ces derniers temps.Plus pessimiste encore, Marc Touati, chez Natexis Banques Populaires, estime que "à l'évidence, l'industrie française a bien mangé son pain blanc l'an passé et subit désormais une dégringolade en règle. Elle paie notamment les frais du sur-stockage de 2004, de l'euro trop fort, de l'absence de réformes structurelles dans l'Hexagone qui font de ce dernier une terre de fiscalité trop élevée, de rigidités excessives sur le marché du travail et de croissance molle. Dans ce cadre, s'interroge l'économiste, comment peut-on garder le moral, investir massivement ou encore embaucher?". En conséquence, le bureau d'analyse économique revoit en baisse ses prévisions de croissance pour 2005: la progression du PIB "ne sera pas de 2%, ni de 1,8% comme nous l'annoncions jusqu'à présent, mais de 1,6%!", prévoit-il désormais.
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