L'Italie renoue avec la croissance au deuxième trimestre

Après six mois de récession, l'Italie semble se relever. Les chiffres publiés par l'institut national de la statistique (Istat) révèlent un taux de croissance du PIB italien de 0,7% au deuxième trimestre, sa meilleure performance depuis le 1er trimestre 2001. Cette progression est d'autant plus surprenante pour les analystes qu'elle succède à six mois de récession et qu'elle dépasse le taux de la zone euro qui s'inscrit en hausse de 0,3% au 2ème trimestre.En effet, l'activité italienne avait respectivement reculé de 0,4% et 0,5% au quatrième trimestre 2004 et au premier trimestre 2005. Ainsi, sur l'année, la croissance PIB atteint une faible dynamique de 0,1% qui parvient néanmoins à remonter le moral du Ministre de l'Economie et des Finances italien, Domenico Siniscalco qui perçoit "des signaux positifs vers une sortie de récession". La nouvelle est salutaire pour la santé de l'économie italienne qui avait essuyé lundi deux annonces douloureuses. Premièrement, l'agence de notation Standard and Poor's (SP), avait signalé qu'elle baisserait les perspectives de notation de la dette italienne. Au regard du "risque croissant d'une dégradation des finances publiques", SP prévoyait de déclasser l'Italie à moins "d'une stratégie cohérente de réduction de la dette avant les élections de 2006". Les chiffres sont effectivement lourds. Le déficit public devrait atteindre près de 5% du PIB en 2006 tandis que le critère du Pacte de Stabilité préconise une part de 3% du PIB. Pis encore, la dette publique pourrait atteindre le pic de 110% du PIB en 2007. Mais pour l'heure, aucun des deux principaux groupes politiques n'a présenté de programme pour améliorer la qualité de dette italienne. Le deuxième coup dur est venu du bilan de la production industrielle annoncé par l'Istat. En juin, la branche a perdu 0,7% par rapport au mois de mai. De fait, en glissement annuel, la production industrielle a chuté de 2,9%, notamment, et ce qui est le plus inquiétant, dans les secteurs phare italiens. Plus précisément, la production des secteurs textile et l'habillement ont reculé 5,6%. Quant au secteur de la chaussure, il enregistre 14% de perte. Les seules progressions enregistrées du secteur alimentaire (+3,3%), du raffinage pétrolier (+5,8) et de l'extraction de minerais (+7,8%) n'ont donc pas suffi à redresser les comptes.En définitive, la question est de savoir si ces premiers signes encourageants mettront durablement fin à la récession ou s'ils ne constituent qu'un répit temporaire. "On est en droit de se demander si le résultat enregistré aujourd'hui est seulement un répit ou bien le point de départ d'une amélioration plus générale. En effet, la demande intérieure devrait rester faible au cours des prochains mois", précisent les économistes de BNP Paribas. Pour le gouvernement italien, le doute ne semble pas permis. En effet, pour le ministre de l'Economie, l'enjeu est de "consolider ce mouvement et de transformer un chiffre trimestriel en une tendance générale positive". Quant au Premier ministre, Silvio Berlusconi, il se montre plus optimiste en considérant que "la croissance est à portée de main".
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