La Banque d'Angleterre devrait assouplir sa politique monétaire

La Banque d'Angleterre devrait réorienter sa politique. Avant même l'issue de la réunion de politique monétaire, les analystes prévoient une baisse du taux directeur britannique de 25 points de base, le portant ainsi de 4,75% à 4,50%. Cette décision, qui sera rendue publique aujourd'hui, en début d'après-midi, mettrait fin à la politique monétaire restrictive qui prévaut depuis deux ans.L'objectif de cet assouplissement monétaire est de répondre aux signes de ralentissement économique. Les estimations de juillet faisaient apparaître, pour le 2ème trimestre 2005, un Produit Intérieur Brut (PIB) progressant timidement de 0,4 % par rapport au 1er trimestre 2005 et de 1,7% sur un an. Et ce malgré une consommation qui se maintient.Signe que les Britanniques consomment, le net rebond des ventes de détail. Celui-ci a surpris les analystes avec 1,3% de croissance en juin par rapport à mai. Mais David Page, économiste chez Invectec prévient "que cela n'indique pas un boom de l'activité". Même prudence pour Alexis Garatti, économiste chez IXIS-CIB : "En dépit des signes positifs d'expansion, le ralentissement industriel et l'incertitude sur le retour des dépenses des consommateurs nous laissent penser que la Banque d'Angleterre pourrait baisser son taux directeur de 0,25 point". Jean-Michel Six, chef économiste chez Standard and Poors souligne que "la question n'est donc plus de savoir si la baisse va être effective, mais si elle sera suffisante pour profiter à l'économie et au marché immobilier".A ce propos, le taux directeur était resté inchangé depuis août 2004 après cinq hausses successives. Cette démarche de restriction sur l'accès à la liquidité visait alors à limiter l'inflation sur les prix de l'immobilier britannique. En effet, ce marché pèse lourdement sur la consommation des ménages. Car ceux-ci épargnent peu et posent leurs biens immobiliers comme gage de solvabilité pour obtenir des crédits. Dès lors un krach sur l'immobilier affecterait sérieusement la consommation qui est un fort moteur de croissance. La priorité des autorités monétaires était donc de rassurer le marché de l'immobilier pour flexibiliser par la suite sa politique.Actuellement, la hausse des prix de l'immobilier britannique a atteint son rythme le plus faible depuis mai 1996 selon une enquête de la banque Nationwide. Les prix ont augmenté de seulement 0,2% en juillet après avoir baissé de 0,2% en juin. La politique monétaire de la Grande-Bretagne peut donc retrouver un peu de souplesse par rapport à ses partenaires américains et européens.Pour sa part, la Banque centrale européenne conserve sa politique d'inertie en maintenant son taux inchangé à 2%. Du côté américain la tendance est inverse avec neuf hausses depuis juin 2004 portant le taux directeur de la Fed de 1% à 3,25%. On attend une nouvelle augmentation du taux américain du comité de décision de la Fed annoncée pour le 9 août. Cette politique de hausse "à pas mesurés" devrait conduire au niveau de 4% d'ici la fin de l'année.
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