Charles Jourdan en redressement judiciaire

L'industrie de la chaussure de luxe connaît une semaine douloureuse. Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (Drôme) a statué sur le dépôt de bilan effectué mardi par le groupe Charles Jourdan. Le fabricant de chaussures de luxe a été placé en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois durant laquelle d'éventuels repreneurs pourront se manifester.Cette décision intervient après la liquidation judiciaire, décrétée lundi par ce même tribunal, de Stéphane Kélian, une autre grande figure de l'industrie française de la chaussure de luxe.Souffrant d'une trésorerie au plus mal et endettée à hauteur de neuf millions d'euros, l'entreprise Charles Jourdan s'était déclarée en cessation de paiement à l'issue du comité d'entreprise extraordinaire qui s'était tenu lundi.Les différentes branches de Charles Jourdan, à savoir Charles Jourdan Industrie, Charles Jourdan France, Sodepar et CJCPR, emploient au total près de 438 personnes. Pour celles-ci, l'inquiétude est des plus vives. "Six mois, c'est trop court; on a l'impression que c'est juste pour liquider les affaires en cours", commentait mercredi l'une des salariés.Du côté de Force Ouvrière, le ton est solennel. Le syndicat proclamait fermement mardi que l'industrie de la chaussure était "sacrifiée sur l'autel du capitalisme financier" et dénonçait "la course aux profits privilégiée par des actionnaires sans lien avec l'économie réelle et les bassins d'emplois".La direction, elle, se fait discrète. Christophe Bérenger, président du directoire de Charles Jourdan France et de Charles Jourdan Industrie, se refusait encore mardi à tout commentaire. Néanmoins, les dirigeants ont précisé qu'ils se prononceraient jeudi sur la décision de justice.L'impasse semble inévitable pour le groupe Charles Jourdan qui n'a pas eu le temps de profiter du projet de loi voté le 30 juin par le Sénat. Celui-ci prévoit une meilleure sauvegarde pour les entreprises en proie aux difficultés financières. Plus précisément, la mesure doit permettre d'anticiper les difficultés des entreprises avant que ne soit prononcée la cessation de paiement. Elle est en outre complétée par une procédure de renforcement de la conciliation entre les principaux débiteurs de l'entreprise.Sur le marché de la chaussure de luxe localisé à Romans, seul Robert Clergerie tente encore de maintenir sa production. L'entreprise compte aujourd'hui 200 salariés.
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