Réactions : la classe politique sous le choc

Pour le nonHenri Emmanuelli, chef de file des socialistes opposés à la Constitution, a affirmé sur France 2 que la victoire du non au référendum n'était "pas un vote de peur", mais "un vote d'espérance". "Je suis fier de la France, je suis fier des Françaises et des Français qui ont réaffirmé sans ambiguïté la primauté de la souveraineté populaire sur tous les appareils politico-médiatiques", a-t-il ajouté, avant de se prononcer pour l'instauration d'une "primaire" à gauche pour la prochaine élection présidentielle. A la tête du Parti communiste, Marie-George Buffet a affirmé sur France 3 que la victoire du non est "avant tout celle des ouvriers, des employés, des jeunes et des sans-emploi (...) rassemblés dans les urnes pour rejeter la camisole libérale".Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a estimé que la victoire du non au référendum était "une magnifique victoire dont le peuple français peut être fier". "Un mouvement puissant venu des profondeurs vient d'apporter un cinglant désaveu à des élites paresseuses et aveugles qui, depuis trois décennies, ont installé la France dans un chômage de masse", a-t-il fait valoir dans un communiqué. Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a appelé pour sa part le président de la République Jacques Chirac à démissionner, rejoint en cela par le président du Mouvement pour la France Philippe de Villiers. Ce dernier a également demandé à Jacques Chirac de dissoudre l'Assemblée.Pour le ouiLe président de l'UMP Nicolas Sarkozy a estimé que "les Français nous appellent à des remises en cause profondes, rapides, vigoureuses", après la large victoire du non au référendum. "C'est une période difficile qui s'ouvre", a-t-il estimé, qui exigera "du sang-froid et de l'énergie, elle exigera l'unité de toute l'UMP et le soutien au président de la République", a-t-il affirmé. La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a affirmé que le non français au traité constitutionnel était "une défaite pour la France, une défaite pour l'Europe". Le référendum a "divisé les familles politiques et les familles tout court, nous entrons dans une période difficile, il faut que nous soyons rassemblés pour défendre la place de la France en Europe, que nous le soyons derrière le président de la République", a-t-elle déclaré sur France 2. Du côté des socialistes favorables au oui, Jack Lang, porte-parole de la campagne du Parti socialiste en faveur de la Constitution européenne, a estimé sur TF1 que "la situation est grave", du fait d'un "ras-le-bol général dont, malheureusement, l'Europe a été victime".A l'étrangerDans une déclaration solennelle, le président du Parlement européen Josep Borrell Fontelles, le président du Conseil européen Jean-Claude Juncker et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont affirmé regretter "ce choix venant de la part d'un Etat-membre qui est depuis 50 ans l'un des moteurs essentiels de la construction de notre avenir commun". Les institutions européennes devront "réfléchir, le moment venu, sur les résultats de l'ensemble des processus de ratification", poursuivent-ils, précisant que "neuf Etats membres représentant presque la moitié (49%) de la population européenne ont déjà ratifié le traité constitutionnel, y compris dans un cas par le biais d'un référendum largement positif".Le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende a affirmé dimanche soir que le rejet par les Français de la Constitution est "décevant" mais que le processus de ratification continue. Les Pays-Bas votent mercredi dans le cadre d'un référendum qui, au vu des sondages, pourrait lui aussi donner la victoire au non. Le Premier ministre a tenté d'enrayer la tendance en affirmant que le résultat français "donne une raison de plus aux Néerlandais de voter oui" mercredi...Le Premier ministre social-démocrate suédois Göran Persson a affirmé dimanche qu'il "est important que Jacques Chirac se tienne à ses déclarations de ne pas rouvrir de nouvelles négociations parce que d'autres pays sont impliqués dans ce même processus de ratification". Ce scrutin "est un revers pour le président français et son gouvernement, c'est un revers pour le processus de ratification et c'est un revers énorme pour la perspective européenne", a-t-il poursuivi, soulignant que la Suède, qui doit ratifier le traité par un vote parlementaire en décembre, "décidera par elle même". Romano Prodi, leader de l'opposition italienne et ancien président de la Commission européenne, s'est déclaré "extrêmement déçu" par le rejet de la Constitution européenne par les Français. "Il faut réfléchir et écouter ces signaux de malaise", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il faut "malgré tout continuer à faire avancer le projet européen". Déception similaire chez le président du Parti socialiste européen (PSE) Poul Nyrup Rasmussen, selon qui le 29 mai 2005 est un jour "très, très triste pour la France et aussi pour l'Europe" mais pour qui "les rumeurs de mort de la Constitution européenne sont très exagérées". "Le non français ne doit pas marquer la fin du processus de ratification. Chaque citoyen de l'Union européenne a le droit de voter sur cette Constitution, soit directement, soit à travers les parlements nationaux", a souligné M. Rasmussen dans une déclaration à la presse. Selon lui, ce non ne doit pas être interprété comme un non à l'Europe. "Le peuple français a voulu rejeter un gouvernement fatigué et impopulaire qui a échoué à incarner les préoccupations des Français", affirme-t-il.
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