La Commission donne deux ans et demi à l'Italie pour restaurer ses finances publiques

L'Italie a deux ans et demi pour restaurer ses finances publiques: c'est la proposition formulée aujourd'hui par la Commission européenne. Constatant la profonde dégradation de la situation budgétaire italienne, Bruxelles souhaite donc malgré tout laisser un peu de temps aux autorités de la péninsule pour revenir dans les clous du Pacte de stabilité.La Commission européenne a donc rendu aujourd'hui un avis sur l'Italie conforme à ce qui était attendu (lire ci-contre). Les autorités bruxelloises considèrent en premier lieu que l'Italie souffre d'un "déficit budgétaire excessif". De fait, le déficit public du pays devrait dépasser cette année pour la troisième fois consécutive le seuil des 3% du PIB fixé par le Pacte de stabilité de la zone euro. Le déficit pourrait même atteindre 4% en 2005.Cette dérive des dépenses publiques annuelles est en outre aggravée par le montant total de l'endettement du pays. La dette publique de l'Italie représentait en effet 106,6% du PIB l'année dernière, c'est à dire beaucoup plus que le plafond théorique de 60% prévu par les textes européens.Dans ces conditions, "il est clair qu'une correction rapide du déficit italien est nécessaire", a affirmé aujourd'hui le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia. Pour autant, Bruxelles ne souhaite pas essayer d'imposer à Rome une retour à la norme en l'espace d'un an, comme le prévoit le Pacte de stabilité. La Commission propose en fait de donner à l'Italie jusqu'à la fin de l'année 2007 pour rétablir sa situation.Pourquoi un tel sursis? Parce que du fait de "la faiblesse cyclique actuelle de l'économie italienne, nous estimons que 2007 est un délai plus approprié pour l'ajustement", a précisé le commissaire européen.Cette "clémence" de la Commission a été plutôt bien accueillie par les autorités italiennes. Le ministre de l'Economie Domenico Siniscalco y a vu une recommandation "équilibrée"...Reste que l'Italie n'aura pas la partie facile pour faire revenir le déficit budgétaire en dessous de la barre des 3%. Le pays traverse en effet une conjoncture économique très difficile, avec une récession de 0,5% au premier trimestre de l'année, faisant suite à une baisse de 0,4% au dernier trimestre 2004. Ce matin, l'agence de notation Fitch a d'ailleurs abaissé la perspective de la note de la dette de l'Italie à négative, contre stable précédemment. Raison invoquée: la détérioration de ses perspectives de croissance et de ses finances publiques, précisément. Fitch ne croit pas du tout à l'éventualité d'un rétablissement du déficit italien à brève échéance, bien au contraire. Selon l'agence, le déficit public du pays pourrait dépasser les 4% du PIB en 2005 et approcher les 5% en 2006...Si l'Italie est le pays le plus mal en point des membres de la zone euro, il peut au moins se consoler un peu en constatant qu'il est en bonne compagnie. La Commission européenne n'a pas manqué de rappeler aujourd'hui qu'elle garde sous haute surveillance la France et l'Allemagne, qui ont enfreint la règle des 3% du PIB déjà deux années de suite pour la France et trois années pour l'Allemagne. Pour ces deux pays, a souligné Joaquin Almunia, "toutes les options restent ouvertes". S'agissant du Portugal, dont le déficit pourrait atteindre 6,2% du PIB en 2005, la Commission doit adopter une recommandation le 20 juillet.
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