Offensive commune Chirac-Schröder pour le Oui à la Constitution

C'est à une belle offensive commune en faveur de la Constitution européenne que le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder se sont livrés aujourd'hui. A l'occasion d'une conférence de presse conjointe, les deux responsables politiques ont proclamé l'importance d'un vote positif de l'électorat français lors du référendum du 29 mai."La France et l'Allemagne réaffirment leur conviction que l'entrée en vigueur du traité constitutionnel sera une étape importante pour affirmer le poids de l'Europe sur la scène internationale et renforcer sa capacité à agir au service de la paix et de la sécurité du monde": c'est en ces termes que les deux pays se sont exprimés dans un communiqué commun, publié à l'occasion du Conseil de défense et de sécurité franco-allemand qui se réunissait à Paris.Alors que le Non caracole toujours en tête des sondages sur les intentions de vote, le chancelier allemand est ainsi venu apporter tout son soutien au président français. "Ce qui est en cause, a-t-il lancé lors de la conférence de presse commune, est quelque chose de véritablement historique: l'idée d'une Europe unie en réponse aux horreurs du fascisme. Cette idée a vu le jour en France et l'espoir justifié des peuples européens, c'est que le berceau de cette idée reste fidèle à ses promesses".Et pour bien faire comprendre qu'un Non français ne serait pas compris, Gerhard Schröder a ajouté : "vous êtes admirés en Allemagne pour votre engagement en faveur de l'Allemagne et de l'Europe. Vous avez toujours su utiliser cet engagement pour renforcer l'Europe"...Abondant dans le même sens, Jacques Chirac a affirmé pour sa part que "voter oui" au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne, ce sera "faire le choix d'une Europe plus sociale, plus indépendante, plus puissante, dans laquelle le poids de la France aura été sensiblement augmenté". Soucieux de répondre à la campagne en faveur du Non qui affirme que la France sera diluée dans un ensemble européen libéral, le président a lancé que la Constitution européenne "va permettre à la France d'être plus forte en Europe et à l'Europe d'être plus forte dans le monde". A contrario, Jacques Chirac a souligné les risques que prendrait la France en rejetant la Constitution. Le pays prendrait alors selon lui "la responsabilité d'interrompre cinquante ans de construction européenne". Et cela avec les conséquences les plus graves pour l'influence de la France. En effet, a-t-il affirmé, "la procédure de ratification dans les autres pays se poursuivrait", si bien que "la France se trouverait sur le bord du quai alors que le train passe, ce qui n'est jamais une position avantageuse".Dans le but de calmer les craintes exprimées par les partisans du Non, le président a également affirmé que la directive Bolkestein sur la libéralisation des services en Europe "n'existe plus". Du coup, la France et l'Allemagne vont prendre une initiative dans le domaine des services qui "ne confondra pas les objets - les marchandises - avec les hommes - les services". Ce nouveau projet, destiné à remplacer la directive Bolkenstein, devra "faire en sorte que l'ensemble puisse être tiré vers le haut sur le plan social et non vers le bas et que le principe du pays d'origine ne s'applique pas", a-t-il ajouté. Toujours dans le but de calmer les craintes liées à la délocalisation des emplois, le président de la République est également revenu sur la question d'actualité des importations de textiles chinois, qu'il importe de "maîtriser". Reconnaissant que l'afflux de ces importations est un "vrai problème", il y voit "un témoignage supplémentaire de la nécessité de nous unir pour faire face en commun à la mondialisation". Autrement dit, là encore, de voter Oui au référendum.
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