FMI et Banque mondiale s'inquiètent de la flambée des cours du pétrole

Outre le ralentissement anticipé du commerce international - principal moteur de la croissance mondiale en 2004 - la hausse actuelle des cours du pétrole devrait également peser sur l'activité des pays industrialisés cette année selon le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Pour le directeur du FMI, l'espagnol Rodrigo Sato, interrogé par le quotidien allemand Handelsblatt, la flambée des cours de l'or noir devrait coûter entre 0,25 et 0,50 point de pourcentage à la croissance mondiale. Selon l'institution, celle-ci devrait atteindre 4,3% cette année, contre 5% en 2004 (voir ci-contre)."Nous avons nettement revu en hausse nos calculs concernant les prix moyens du pétrole en 2005", explique Rodrigo Rato qui fixe désormais le prix moyen du baril à 51,90 dollars. En septembre dernier, le FMI tablait sur un prix moyen de 37,30 dollars cette année avant de réviser à la hausse sa prévision à 46,50 dollars le mois dernier.Moins optimiste que le FMI, la Banque mondiale estime pour sa part que la croissance ne devrait pas dépasser 3,1% en 2005 en raison notamment des prix élevés du brut mais également de la hausse des taux d'intérêts. Ces facteurs, "combinés à la disparition des stimulations budgétaires qui ont porté la croissance récemment, devraient continuer à modérer la croissance mondiale", soulignent les économistes de l'institution dans leur rapport sur le "Financement du développement dans le monde 2005".Cette semaine, les cours de l'or noir ont battu de nouveaux records de part et d'autre de l'Atlantique. Lundi, le cours du light sweet crude a dépassé la barre des 58 dollars dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, un sommet depuis le début de sa cotation en 1983. Le même jour, le Brent de la Mer du Nord a franchi les 57 dollars à Londres. La hausse actuelle sur les marchés pétroliers est due en partie aux inquiétudes des intermédiaires sur les capacités de raffinage des entreprises américaines, inchangées depuis 1976, et qui tournent à plein régime depuis de nombreux mois. "Les compagnies pétrolières ne se sont pas souciées de moderniser leurs parcs de raffineries lorsque les cours étaient au plus bas, ni d'en augmenter les capacités de raffinage. En conséquence, les capacités de distillation de pétrole brut s'avèrent aujourd'hui insuffisantes", affirme Martine Aubert, directeur des études économiques au CCF. Cette flambée des cours provient également de nombreux mouvements spéculatifs, attisés par une étude récente du cabinet Goldman Sachs selon laquelle le prix du baril pourrait prochainement dépasser les 100 dollars.Certains économistes remettent en cause ces estimations quelque peu alarmistes. "Avec l'arrivée du printemps et de ses températures plus clémentes, le prix moyen du baril devrait redescendre progressivement pour osciller aux alentours de 45 dollars au cours du second semestre", estime Martine Aubert. Une estimation proche de celle réalisée par Moncef Kaabi chez Ixis CIB (voir ci-contre). Et cette baisse des cours devrait se poursuivre en 2006. Dans une note récente, Eric Chaney, économiste chez Morgan Stanley, estimait que le prix moyen du baril pourrait redescendre aux alentours de 35 dollars l'année prochaine.
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