Production industrielle décevante en juillet aux Etats-Unis

Un mois de juillet délicat. Selon la Réserve fédérale, la production industrielle a progressé de 0,1% en juillet par rapport à juin aux Etats-Unis. Par ailleurs, les experts de la banque centrale américaine ont révisé à la baisse les chiffres de juin.Les chiffres de juillet surprennent les économistes, ces derniers ayant tablé sur une progression proche de 0,5% en juillet. "Pour autant, il s'agit essentiellement là d'une correction de la hausse de 0,8 % enregistrée en juin", souligne Marc Touati chez Natexis Banques Populaires. Un chiffre de juin révisé à la baisse après que la production industrielle ait été initialement annoncée en hausse de 0,9%.Sur un an, la production industrielle a augmenté de 3% par rapport à juillet 2004. En outre, le taux d'utilisation des capacités industrielles a fléchi à 79,7% en juillet contre 79,8% en juin, un chiffre également révisé à la baisse par rapport à l'estimation initiale de 80%. C'est aussi une déception pour les économistes qui, selon le consensus, avaient tablé sur une progression à 80,3%.Deux facteurs expliquent cette progression décevante de la production industrielle. Premier élément à prendre en considération, le déstockage massif des constructeurs automobiles, General Motors et Ford. Cet écoulement des stocks des numéros un et trois mondial du secteur a impacté la production manufacturière. Elle n'a progressé que de 0,1% en juillet après 0,4% en juin.Second élément important, la faible hausse de la production d'énergie. Celle-ci n'a progressé que de 0,7% en juillet, après un bond de 4,6% le mois précédent, déstabilisée par les incidents à répétition dans plusieurs raffineries dans le Golfe du Mexique.Par ailleurs, selon le département du Travail, les prix à la consommation ont progressé de 0,5% aux Etats-Unis en juillet dernier. Sur un an, ils affichent une hausse de 3,2%. Cette statistique dépasse légèrement les attentes des économistes, le consensus ayant préalablement anticipé une hausse de 0,4%.A nouveau, les prix de l'énergie ont stimulé les prix à la consommation. Après avoir reculé de 0,5% en juin, ils sont repartis à la hausse en juillet (+3,8%), dopés par la flambée des cours sur les marchés pétroliers. En revanche, les prix des produits alimentaires n'ont progressé que de 0,2%. Parallèlement, l'indice de base, qui ne prend pas en considération l'alimentation et l'énergie, aux fluctuations très volatiles d'un mois sur l'autre, n'a progressé que de 0,1% le mois dernier. En glissement annuel, il augmente de 2,1%.Relativement conformes aux prévisions des économistes, ces statistiques ne devraient pas alarmer la Réserve fédérale des Etats-Unis, cette dernière étant toujours très soucieuse du niveau de l'inflation. De fait, cette progression relativement modérée des prix ne devrait pas provoquer de brutale accélération du resserrement de la politique monétaire de la banque centrale dans les prochains mois. "Il n'existe pas de pressionsinflationnistes excessives dans les structures de l'économie américaine. Et ce, tout simplement parce que la concurrence y est rude, les importations de produits en provenance des pays émergents fortes et les gains de productivité élevés", explique Marc Touati.Cette inflation ne devrait également pas avoir de conséquences sur la consommation des ménages, le principal moteur de la croissance outre-Atlantique. Parce que le marché de l'emploi reste dynamique et que les revenus des ménages continuent de progresser à un rythme assez élevé pour compenser les effets néfastes de l'inflation, les dépenses de consommation ne sont pas menacées par les tensions inflationnistes qui pèsent sur la première économie du monde (lire ci-contre).
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.