Net recul des commandes de biens durables aux Etats-Unis en juillet

C'est la plus forte baisse en dix-huit mois: en juillet dernier, les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont enregistré leur plus fort recul depuis janvier 2004, à -4,9%, selon le département du Commerce.Ce repli dépasse largement les anticipations des économistes. Ceux-ci avaient certes tablé sur une correction après les bons chiffres de juin - par ailleurs révisés à la baisse: +1,9% après +2,8% initialement annoncé -, mais le recul attendu se limitait à 1,5%. Toujours très volatiles, les commandes d'équipements de transport ont de nouveau impacté ces statistiques. Elles ont reculé de 8,6%, la timide progression des commandes d'automobiles (+1,5%) n'ayant pu compenser la chute des commandes d'avions commerciaux (-20,2%).Hors transports, les commandes accusent un repli de 3,2% après +3,6% en juin. Hors défense, elles ont baissé de 4,5% après une hausse de 1,1% le mois précédent. Les commandes de biens d'équipement hors défense et hors aviation, qui offrent une bonne mesure de la volonté d'investissement des entreprises, ont reculé de 3,7% en juillet après +4,8% en juin. C'est le recul le plus marqué depuis octobre 2004.Toutefois, les transports et la défense ne sont pas les seuls secteurs ayant enregistré une baisse des commandes. Les produits électroniques (-5,9%), l'informatique (-8,3%), les communications (-7,1%) mais également les machines-outil (-6,2%) ont vu leurs commandes se contracter en juillet.Cette correction peut-elle suggérer une inversion de tendance de l'investissement dans les prochains mois aux Etats-Unis? Rien ne semble l'indiquer pour l'instant, même si la première économie du monde est, comme ses concurrentes européenne et japonaise, freinée par la hausse des prix des produits pétroliers. Sur un an, après le repli de juillet, les commandes de biens durables affichent une hausse de 6,2%. Une vitalité des investissements qui permet aux économistes d'anticiper une croissance annuelle du PIB de l'ordre de 3,5%."Le cycle de croissance entamé il y a maintenant dix trimestres, qui s'est traduit par une hausse de l'investissement des entreprises en équipement et logiciels de près de 28% entre le premier trimestre 2003 et le deuxième trimestre 2005, est donc appelé à durer. L'économie américaine devrait ainsi encore bénéficier de cet élément à même de soutenir la dynamique de croissance interne. Par le biais d'une augmentation de l'investissement des entreprises qui devrait être d'environ 8% cette année - après 9,4% en 2004 -, le PIB américain apparaît en mesure d'enregistrer une croissance annuelle de 3,7%", estime pour sa part Nathalie Dezeure chez Natexis Banques Populaires. A titre de comparaison, les entrées de commandes dans l'industrie dans la zone euro ont augmenté de 3,1% en juin par rapport à mai et de 4,9% sur un an selon Eurostat. Selon les économistes, la croissance annuelle du PIB devrait osciller aux alentours de 2%. A condition que la reprise anticipée au second semestre se produise réellement.
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