Net recul des prix de l'immobilier britannique

Est-ce la fin de l'atterrissage en douceur du marché immobilier britannique souhaité par le gouvernement de Tony Blair ? Entre ralentissement de la hausse des prix et timide recul - comme en août dernier - le marché de la pierre semble entrer dans une phase de perturbations outre-Manche.Selon une enquête de la Royal Institution of Chartered Surveyors, un groupement d'agences immobilières, le prix des logements au Royaume-Uni a enregistré sa plus forte baisse en douze ans et demi sur la période comprise entre mars et mai, marquant la fin d'une hausse quasi ininterrompue des valeurs pendant plus d'une dizaine d'années. L'indice des prix corrigés des variations saisonnières publié aujourd'hui est tombé à -49 en mai, contre -41 fin avril. De fait, la baisse de mai est la plus forte depuis celle de novembre 1992 après la fin du boom immobilier des années 80. Selon cette enquête, cette baisse inédite des prix témoigne d'une prudence de plus en plus marquée de la part des acheteurs qui, face à des vendeurs de plus en plus nombreux, retrouvent un certain pouvoir de négociation.Le mouvement semble ainsi aller au delà du seul impact du resserrement monétaire décidé par la Banque d'Angleterre. Depuis novembre 2003, et à cinq reprises, l'institution monétaire a relevé d'un quart de point le niveau de son taux d'intérêt directeur pour le porter à 4,75% le 5 août dernier.Ce recul des prix enregistré entre mars et mai est-il annonciateur d'un retournement durable du marché de la pierre britannique ? L'avenir le dira. En attendant, si cette tendance se confirmait dans les mois à venir, elle porterait certainement atteinte à la solidité de la croissance outre-Manche.Le rôle du secteur immobilier est très important dans l'économie britannique. Déjà lourdement endettés pour acquérir leur logement, les ménages ont le plus souvent recours à l'emprunt pour consommer en apportant aux banques et autres organismes de crédit leurs biens immobiliers comme gage de leur solvabilité. Un effondrement plus brutal que prévu des valeurs immobilières aurait alors de graves conséquences sur la consommation des ménages, et donc sur la croissance.
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