Les marchés pétroliers s'apaisent avant la réunion de l'OPEP

Les marchés pétroliers marquent une pause, après les déclarations du président de l'Opep et du ministre de l'Energie saoudien sur le relèvement éventuel du plafond de production.Vers 17h00 à Paris, le baril de brut pour livraison fin avril reculait de 1,34% à 53,70 dollars sur le Nymex. Simultanément, à Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord était stable à 53,10 dollars. La semaine dernière, le baril a frôlé à New York son précédent record datant du 25 octobre dernier (55,67 dollars), à 55,65 dollars. A Londres, le Brent a franchi la barre des 54 dollars pour la première fois de son histoire.Ce reflux des cours intervient après les propos apaisants du président koweïtien de l'Opep, le Cheikh Ahmad Fahd Al-Ahmad Al Sabah, indiquant que le cartel pourrait prendre la décision d'augmenter sa production de brut lors de la réunion qui se tiendra dès mercredi dans la ville iranienne d'Ispahan."Une augmentation de la production sera à l'ordre du jour. Si nous voyons qu'il y a besoin d'augmenter la production, nous nous en occuperons de façon responsable", a expliqué le Cheikh Ahmad Fahd Al-Ahmad Al Sabah qui est également ministre de l'Energie de son pays, estimant que les prix actuels étaient élevés. Il revient ainsi sur ses déclarations de samedi, au cours desquelles il anticipait un maintien de la production des pays du cartel qui s'élève actuellement à 27 millions de barils par jour. Un tel relèvement du quota de production est également évoqué par le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouïmi. "Le royaume saoudien estime qu'il faut augmenter de 500.000 barils par jour le plafond de production de l'Opep", a-t-il déclaré à l'agence officielle saoudienne SPA.Ce plaidoyer pour un relèvement des quotas de production est fondé sur les dernières prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, qui anticipent une augmentation de la demande en 2005 (voir ci-contre). Résultat, selon le ministre, l'Arabie Saoudite devrait prochainement augmenter le niveau actuel de sa production. Aucune précision, ni sur la date, ni sur le volume de pétrole supplémentaire qui serait produit, n'est pour l'instant formulée. L'Arabie Saoudite, premier exportateur de pétrole avec 9 millions de barils extraits quotidiennement, a une capacité de production de 11 millions de baril par jour."La situation sur le marché pétrolier sera suivie de près pour savoir s'il y a un besoin pour davantage de livraisons", a ajouté le ministre. Il a par ailleurs déclaré que son pays entendait porter sa capacité de production à 12,5 millions de barils par jour entre 2006 et 2009. De son côté, le ministre lybien de l'Energie, Fathi Ben Chatouan, a déclaré que son pays s'opposerait à un éventuel relèvement du quota de production, considérant que le marché était déjà surapprovisionné.Concernant la hausse actuelle des cours, Ali Al-Nouïmi estime que le niveau des prix est "injustifiable", compte tenu d'une part de l'état de l'offre et de la demande, et d'autre part, des niveaux des stocks, "conformes aux besoins du marché".La BCE s'inquiète de la flambée des cours Dans une intervention au Parlement européen, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, s'est dit inquiet de l'impact de la hausse actuelle des cours sur la croissance déjà "modérée" de la zone euro en 2005 et en 2006. Il a également rappelé le danger que représentaient certains déséquilibres persistants, tels que les "twins deficits" américains, sur la croissance mondiale. En revanche, il reste confiant sur l'évolution prochaine de l'inflation en zone euro. En filigrane, parce que la hausse des prix ne devrait pas dépasser la limite de 2% autorisée par la BCE, la remontée des taux d'intérêts n'est donc pas encore d'actualité.
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