George Bush cherche du soutien pour la réforme des caisses de retraite

Ce n'est qu'après avoir "chauffé" la salle, où étaient réunis les élus du Congrès pour son discours sur l'Etat de l'Union, hier soir, que le président Bush a abordé le sujet qui lui tient le plus à coeur sur le plan intérieur pour son second mandat: la réforme du système de retraites publiques. Il avait préféré se féliciter d'abord de la bonne santé de l'économie, avait juré une fois de plus vouloir réduire le déficit budgétaire, et appelé à une "modernisation" du code des impôts.Mais alors que certains attendaient des précisions sur son plan de privatisation partielle des caisses de retraite - "une privatisation volontaire" a précisé le président - ce dernier, conscient des dissensions sur ce thème, y compris au sein de son propre parti, a prudemment mis la balle dans le camp du Congrès. "Je travaillerai avec le Congrès et j'écouterai toutes les bonnes idées qui seront mises sur la table", a-t-il assuré, après avoir cité certaines options, venant aussi bien des Républicains que de certains Démocrates, d'ailleurs, telle que la possibilité de revoir le calcul des pensions, d'en réduire le montant pour les Américains les plus aisés, ou encore de reculer l'âge officiel de la retraite.George Bush a aussi cherché à rassurer une opinion publique peu favorable à son projet. La privatisation, qui ne touchera que les moins de 55 ans, sera graduelle, les investissements, en actions et obligations, seront prudents et protégés en cas de chute de la Bourse au moment de la retraite, et enfin, le montant des pensions pour les retraités actuels ou ceux qui prendront leur retraite bientôt ne sera pas modifié. Mais dans tous les cas de figures, "il faut adapter le système au 21ème siècle et résoudre le problème des déséquilibres une fois pour toute". Faisant appel à l'individualisme des Américains, il a conclu en déclarant que "cette épargne sera à vous et le gouvernement ne pourra pas y toucher".Pourtant, alors qu'il faisait la promotion de son plan, seule la moitié de la salle a applaudi, signe qu'il a encore du mal à trouver des alliés dans le camp démocrate. D'ailleurs, si le président cherche à unir l'Amérique autour de ce projet, il a une fois de plus donné des gages aux conservateurs sur d'autres thèmes, en ressortant par exemple l'idée d'un amendement à la Constitution pour protéger le mariage - entre personnes de sexe différent, bien entendu. S'il n'a qu'un taux d'approbation de 50%, soit dix points de moins, par exemple, que Bill Clinton au moment de sa réélection, George Bush a pourtant fait le plein des voix quand il évoqué son autre sujet favori, la liberté. Celle qui a permis aux Irakiens d'aller voter dimanche, par exemple. Et au delà des Américains, qu'il doit encore convaincre du bien fondé de la guerre en Irak, le président Bush s'est adressé, comme dans son discours d'investiture, le 20 janvier dernier, au monde entier hier soir.S'il a déclaré que l'Amérique "n'a pas le droit, ni l'ambition, d'imposer son système à d'autres peuples", il n'en a pas moins lancé un nouvel avertissement à l'Iran et à la Syrie, concernant le nucléaire et le terrorisme. Mais il a aussi envoyé un message aux Iraniens: "Si vous vous levez pour votre liberté, l'Amérique sera avec vous", a-t-il affirmé. Enfin, et c'est nouveau dans le discours présidentiel, il a poliment incité deux pays alliés, l'Egypte et l'Arabie Saoudite, à réformer leur système "pour renforcer la liberté".
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