Les exportations chinoises de textile devraient ralentir dans les prochains mois

La carte de l'apaisement. Face à la levée de bouclier des pays occidentaux, notamment de l'Union européenne et en particulier de la France contre les exportations massives de produits textiles chinois, le ministre du commerce chinois, Bo Xilai s'est voulu rassurant. "L'explosion des exportations chinoises de textiles vers les Etats-Unis et le Vieux Continent s'explique essentiellement par la fin des quotas. C'est un phénomène mécanique tout à fait logique", a-t-il expliqué aujourd'hui à l'issue de la réunion de la commission mixte franco-chinoise. "A l'avenir, l'augmentation des exportations de textiles se poursuivra à un rythme plus modéré. Nous avons la volonté d'atténuer l'onde de choc que pourrait provoquer une exportation massive de vêtements chinois", a-t-il ajouté.Les exportations chinoises de textiles sont évaluées à 1,2 milliard d'euros, sur les 17 milliards que représente le commerce total entre les deux pays. Cette volonté d'apaisement est saluée par le ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos, qui a loué les efforts faits par la Chine - augmentation des droits de douanes, limitation des investissements notamment -, afin de ne pas perturber le marché du textile mondial. De fait, selon le ministre chinois, les mesures prises par Pékin pour ralentir les exportations commencent à payer. Après les bonds enregistrés par les exportations chinoises enregistrées en ce début d'année, il a précisé que leur rythme de progression avait considérablement baissé, sans toutefois fournir de chiffres indiscutables et fiables. Et cette progression douce devrait se poursuivre dans les prochains mois.Au cours de cette conférence, Bo Xilai a rappelé que le bond des exportations de textiles était essentiellement dû à l'ouverture brutale du marché. "Depuis 1994 et les accords définis par le GATT, préliminaires à l'entrée de la chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les pays occidentaux ont eu le temps de se préparer à la fin des quotas. Or, un grand nombre de pays n'ont pas pris les mesures nécessaires", explique-t-il. Toujours pour dépassionner le débat, Bo Xilai a souligné que les secteurs textiles français et chinois étaient complémentaires, "la Chine produisant des biens bas de gamme, que la France ne fabrique plus depuis longtemps, étant essentiellement concentrée sur le secteur du luxe". Il a également rappelé que la concertation sur ce sujet sensible était nécessaire, afin que les deux parties soient gagnantes, et qu'elle permettait d'élargir le champ des coopérations entre les deux pays, notamment dans les secteurs ferroviaire, aéronautique et nucléaire. Cette volonté d'apaiser le débat survient après la décision prise jeudi dernier par Bruxelles de lancer des enquêtes sur neuf catégories de produits textiles chinois (voir ci-contre). Cette procédure, réclamée en urgence par la France, l'Italie, la Grèce et l'Espagne dont les secteurs textiles sont clairement menacés, pourrait conduire au déclenchement de clauses de sauvegarde permettant de contingenter les importations en provenance de l'Empire du Milieu.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.