L'inflation américaine plus préoccupante que prévu

Attendu en hausse de 0,9%, une croissance déjà non négligeable, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,2% en septembre aux Etats-Unis, un record depuis mars 1980. Après une hausse de 0,5% en août, cette accélération reflète la flambée des cours du baril consécutive aux ouragans Katrina et Rita qui ont dévasté le sud des Etats-Unis.En revanche, l'indice sous jacent, hors alimentation et énergie, n'a progressé que de 0,1% contre les 0,2% prévus. Sur douze mois, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,7% en septembre tandis que l'indice de base reste contenu à une hausse de 2%. Avec une progression record des prix de l'essence de 17,9% en septembre, les prix pour les transports ont grimpé de 5,1%, selon le ministère du Commerce. Sur un an, la hausse a atteint 14,5%. De quoi inquiéter encore plus la Réserve fédérale, qui avait déjà révisé à la hausse le mois dernier ses prévisions d'inflation sur 2005 "pour refléter les effets de la hausse des prix de l'énergie". La Fed avait ainsi poursuivi son cycle de hausse des taux, en relevant le taux directeur d'un quart de point à 3,75%. Les économistes s'attendent à deux nouvelles hausses des taux directeurs américains d'ici la fin de l'année. "La Fed ne devrait toutefois pas trop réagir à cette nouvelle : l'inflation reste contenue à la fois par les marges toujours élevées des entreprises et leur pouvoir limité à répercuter sur leur prix la hausse des coûts énergétiques", estime Marie-Pierre Ripert, chez Ixis-Cib. En attendant, l'euro et le yen en ont profité pour regagner du terrain face au billet vert. La monnaie unique a grimpé jusqu'à 1,2062 dollar en début d'après-midi tandis que la devise américaine reculait face au yen, tombant à 114,33 yens contre 114,83 yens avant les chiffres de l'inflation.Des tendances qui devraient s'accentuer dans l'après-midi avec deux autres publications décevantes outre-Atlantique. D'une part, l'indice de confiance des consommateurs américains délivré par l'Université du Michigan a reculé à 75,4 points en octobre contre 76,9 points en septembre, alors qu'il était attendu à 80 points. Enfin, la production industrielle a baissé de 1,3% le mois dernier par rapport au mois d'août. Déception également, puisque ce recul est plus fort qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur une baisse de 0,4% seulement.
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