Le parquet de Rome enquête sur le gouverneur de la Banque d'Italie

Le gouverneur de la Banque d'Italie, Antonio Fazio, est depuis août dernier à titre personnel l'objet d'une enquête du parquet de Rome pour son rôle dans l'OPA sur la banque Antonveneta. L'enquête vise le chef de la banque centrale italienne pour le soupçon de délit d'abus de fonction dans cette affaire. Révélée par plusieurs agences de presse italienne, cette information avait été tenue secrète jusqu'ici. Une convocation à comparaître devant les deux juges romains menant l'enquête serait transmise prochainement au gouverneur. Cette annonce intervient alors que le Conseil supérieur de la Banque d'Italie, seul habilité à révoquer le gouverneur, a renouvelé ce jeudi lors de sa réunion mensuelle sa confiance en Antonio Fazio, et cela en dépit des appels répétés du gouvernement italien à la démission du gouverneur.Le Conseil a expressément exclu de tenir une réunion extraordinaire, formalité qui serait indispensable pour mettre en branle la révocation du gouverneur de la banque centrale. "Aucun des motifs nécessaires à la convocation du conseil en session extraordinaire n'existe", a indiqué son doyen Paolo Emilio Ferreri. Et pour faire bonne mesure, le doyen a précisé que "la majeure partie des conseillers a saisi l'occasion pour manifester sa confiance dans le gouverneur"...Antonio Fazio, défenseur inébranlable de "l'italianité" des banques, est soupçonné d'avoir favorisé la BPI, dirigée par un de ses amis, Gianpiero Fiorani, contre le groupe néerlandais ABN Amro dans une bataille autour de la conquête de Banca Antonveneta. Le scandale s'est retourné contre la BPI : Gianpiero Fiorani a dû démissionner et la banque a été contrainte de revendre ses actions d'Antonveneta à ABN Amro.Depuis cette affaire, le gouverneur de la Banque d'Italie a perdu toute crédibilité. Les appels à sa démission se sont succédés, allant du patronat italien à différents ministres. Et finalement, le Premier ministre Silvio Berlusconi l'a ouvertement invité à quitter son poste. En vain : le gouverneur, qui jouit d'un mandat à vie à la tête de son institution, refuse de céder. Il reste désormais à savoir si l'enquête ouverte par la justice sur Antonio Fazio sera de nature à le faire enfin fléchir.
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