Le marché immobilier s'assagit en Angleterre

La voie de la sagesse. Selon les dernières statistiques publiées par la banque Halifax qui servent traditionnellement de référence outre-Manche pour évaluer les tendances du marché immobilier, les prix de l'immobilier en Grande-Bretagne ont progressé de 0,2% en juillet par rapport à juin et de 2,3% par rapport à juillet 2004. Cette progression annuelle est la plus faible depuis le mois d'avril 1996. Petit rappel, en juillet 2004, les prix avaient bondi de 22,1% en glissement annuel.Selon les experts de la banque Halifax, les prix sont restés stables depuis le début de l'année 2005. En moyenne, une maison se négociait 162.994 livres en juillet, soit 236.223 euros.L'objectif est donc atteint pour la Banque d'Angleterre (BoE). En décidant de porter son taux directeur de 3,5 à 4,75% en l'espace de deux ans - une hausse à contre-courant de la politique des autres banques centrales, la Fed américaine et la BCE notamment - , l'institution monétaire tentait de ralentir la hausse inédite des prix immobiliers et de prévenir un krach potentiellement dévastateur pour l'économie, semblable à celui qui avait secoué le marché britannique de la pierre en 1990. Un effondrement des valeurs aurait en effet des conséquences très néfastes, la consommation des ménages, le principal moteur de la croissance, reposant en grande partie sur les prêts hypothécaires adossés au patrimoine immobilier des Britanniques. Hier, convaincu que sa politique de resserrement brutal avait porté ses fruits, la BoE a abaissé son taux directeur de 4,75% à 4,50% (lire ci-contre). Cette décision doit permettre la diminution de 20% à 19% de la part moyenne des remboursements de l'emprunt immobilier dans les revenus bruts des ménages propriétaires. En 1990, cette proportion s'était élevé au niveau record de 34%..En dépit de cette timide progression des prix de la pierre, le marché reste encore relativement actif. "Il y a eu de nouveaux signes de reprise modeste de l'activité sur le marché immobilier le mois dernier. Le nombre de prêts accordés pour l'achat d'une maison au deuxième trimestre a été supérieur de 10% à celui du premier", a souligné Martin Ellis, économiste d'Halifax.Toutefois, en dépit cet atterrissage en douceur, le risque d'un effondrement du marché n'est pas complètement écarté. Un ralentissement de la croissance accompagné d'une nette progression du chômage pourrait le fragiliser. Pour mémoire, au deuxième trimestre 2005, le PIB a progressé de 1,7% en glissement annuel. Soit la plus faible hausse depuis 1993. La production industrielle a reculé de 1,9% en juin en glissement annuel. Quant au marché de l'emploi, même si le taux de chômage reste exceptionnellement bas à 2,8% de la population active en juin, il donne quelques signes d'essoufflement. Le nombre de demandeurs s'est accru de 6,3% au premier semestre.
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