La consommation repart au Japon, la déflation se tasse

Une tendance durable ? Affectée par la déflation et par une demande intérieure atone depuis le début des années 90, le Japon semble progressivement retrouver le chemin d'une croissance plus équilibrée.Après une progression de 1,3% du PIB au premier trimestre - alors que les économistes avaient plutôt anticipé une hausse limitée de 0,6% en rythme trimestriel (voir ci-contre) - l'activité économique devrait rester soutenue au Pays du Soleil Levant au cours du deuxième trimestre, tirée par une légère reprise de la consommation des ménages. En témoignent les statistiques portant sur les ventes au détail publiées ce matin par le gouvernement.En avril, celles-ci affichent une progression de 3,9% en rythme annuel, et de 2,9% par rapport à mars dernier selon le ministère des Affaires intérieures. Seul bémol, les ventes observées dans les grands magasins ont reculé de 2,1% en avril en glissement annuel, après un recul de 4,5% le mois précédent. Or, selon les économistes, les ventes au détail dans les grands magasins constituent l'indicateur le plus fiable de la consommation des ménages. "Un climat favorable a aidé les ventes au détail, surtout celles de vêtements et autres articles saisonniers. Sur une base nominale, la hausse des prix de l'essence a également gonflé les ventes", commente Takumi Tsunoda, économiste au Shinkin Central Bank Research Institute interrogé par Reuters. "C'est la raison pour laquelle on ne peut encore dire que les Japonais se remettent à dépenser à tout-va. Tant qu'il n'y aura pas de hausse réelle du revenu, même une croissance des achats d'articles saisonniers due à un temps favorable, par exemple, sera compensée par une réduction des dépenses ailleurs", ajoute-t-il. Autre bonne nouvelle, la déflation semble donner quelques signes d'essoufflement. Toujours selon le ministère des Affaires intérieures, l'indice des prix de détail (CPI) central d'avril s'est replié de 0,2% par rapport à avril 2004. Un recul moins fort que prévu, certains économistes ayant préalablement anticipé une baisse de 0,4% de l'indice des prix. Quant au CPI central, qui ne prend pas en compte les prix des produits alimentaires frais, il a augmenté de 0,1% par rapport à mars. A l'origine de cet énième recul des prix, le gouvernement évoque la baisse des tarifs des services publics, des prix du riz et des ordinateurs, non compensée par la flambée des prix des carburants. Compte tenu de cette situation, la Banque du Japon (BoJ) ne devrait pas modifier sa politique monétaire très accommodante, les taux d'intérêt à court terme étant pratiquement maintenus à zéro, favorisant l'afflux de liquidités sur le marché. La semaine dernière, le gouverneur de la BoJ, Toshihiko Fukui, a réaffirmé que "l'assouplissement quantitatif" resterait en vigueur jusqu'à ce que l'indice des prix à la consommation montre une progression régulière.
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