La morosité règne dans la zone euro

En partie à l'origine du non français, l'échec de l'Union européenne à assurer une croissance solide riche en créations d'emplois se vérifie à nouveau. En témoignent les chiffres publiés ce matin par la Commission européenne, qui confirme l'atonie de l'Euroland.Bruxelles a abaissé de 0,1 point sa prévision de croissance dans la zone euro au deuxième trimestre de cette année. Elle se situe désormais entre 0,1 et 0,5%, contre 0,2 à 0,6% précédemment. Par ailleurs, la Commission maintient sa prévision pour le troisième trimestre dans cette même fourchette de 0,2 à 0,6%. De son côté, l'Office européen des statistiques Eurostat a confirmé les statistiques trimestrielles portant sur la croissance de la zone euro entre janvier et mars publiées le 2 mai dernier. Au premier trimestre, le PIB de la zone euro a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent. En glissement annuel, le PIB de la zone euro a progressé de 1,3% et celui de l'Union européenne à 25 de 1,6% au premier trimestre. Outre le fait que cette timide croissance souffre de la comparaison avec celle enregistrée outre-Atlantique - le PIB américain a progressé de 3,5% au cours de la même période -, ce sont les facteurs qui ont permis cette croissance qui ne manquent pas de surprendre. En effet, à lire les chiffres d'Eurostat, on se rend compte que la progression de 1,3% du PIB de la zone euro au premier trimestre est essentiellement dû au recul des importations (-1,1%, -1,3% dans l'UE à 25), impacté par le ralentissement de la consommation des ménages. Celle-ci n'a augmenté que de 0,3% au premier trimestre, tant dans la zone euro que dans l'Europe à 25, après avoir affiché une hausse de 0,6% dans les deux zones au dernier trimestre 2004. Quant aux investissements, ils affichent une baisse de 0,7% dans la zone euro et de 0,6% dans l'UE à 25 au premier trimestre, après une hausse +0,8% dans les deux zones au trimestre précédent. "Et les choses ne devraient pas s'améliorer dans les prochains mois. En scellant le sort de la constitution européenne, la victoire du 'non' en France, qui sera très probablement imitée ce mercredi par les Pays-Bas, devrait freiner la mise en place de réformes structurelles qui auraient servi la croissance, et donc peser sur l'activité de la zone euro", explique Eric Chaney, chef économiste Europe chez Morgan Stanley.Un pessimisme qui serait partagé la Banque centrale européenne (BCE). En effet, selon des sources officieuses, la BCE aurait révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2005, à 1,4% contre 1,6%. Pour 2006 et 2007, la BCE serait également pessimiste et tablerait sur des taux de croissance du PIB de 2% et 2,2% respectivement, contre 2,1% et 2,3% précédemment.Ces nouvelles, conjuguées à la victoire probable du non aux Pays-Bas lors du référendum organisé aujourd'hui, pèsent sur la monnaie unique. En fin d'après-midi, l'euro recule de 0,61% à 1,2232 dollar sur le marché des changes parisien.L'indice PMI s'enfonce sous la barre des 50 en maiNouveau signe de la détérioration de la conjoncture économique française, l'indice des directeurs d'achat du secteur manufacturier en France (PMI) calculé par la Compagnie des acheteurs de France (CDAF) a chuté en mai à 48,8 points contre 49,8 points en avril, tiré vers le bas par la baisse de nouvelles commandes. Il s'agit du plus bas niveau depuis septembre 2003, précise la CDAF dans un communiqué. Un chiffre au-dessus de la barre des 50 points montre une expansion du secteur, alors qu'un chiffre inférieur indique une contraction. Selon la CDAF, l'enquête "met en évidence une nouvelle détérioration de l'environnement économique des entreprises de ce secteur", le recul de l'indice s'expliquant principalement par "l'accélération de la baisse des nouvelles commandes par rapport à avril".
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