Nouveau statu quo de la BCE

Tout, sauf une surprise. La Banque centrale européenne (BCE) a opté à nouveau pour le statu quo monétaire en laissant son taux directeur inchangé à 2%. Une position d'attente qui dure désormais depuis vingt et un mois, le dernier mouvement des taux datant de juin 2003. Egalement inchangés, les taux plancher et plafond qui encadrent le taux directeur sont respectivement maintenus à 1% et 3%.Cette décision ne surprend personne, étant donné la relative fragilité de la croissance des pays de la zone euro. En effet, même si celle-ci s'est élevée à 2% en 2004, le quatrième trimestre a été marqué par un net ralentissement, le taux de croissance atteignant péniblement 0,2%, impacté par les récessions enregistrées en Allemagne, en Italie mais également aux Pays-Bas. Au cours de la conférence de presse qui a suivi la décision de la BCE, son président, Jean-Claude Trichet a qualifié de "décevantes" les performances économiques de la zone euro au second semestre.Et de nombreuse incertitudes pèsent sur la croissance de la zone euro en 2005, en raison notamment du ralentissement attendu du commerce international - le principal moteur de la croissance mondiale en 2005 - et de la hausse des prix des matières premières. Les difficultés rencontrées par l'Allemagne, la première économie de la zone euro pour renouer avec une croissance solide affectent également le dynamisme de l'Euroland.Ces incertitudes se sont traduit cette semaine par une chute de l'indicateur de confiance de la zone euro en février, au plus bas depuis un an, attestant du moral en berne des chefs d'entreprises mais également des consommateurs européens. L'indice des directeurs d'achats dans les services, le principal secteur de l'économie européenne, a également reculé en février.Compte tenu de ces statistiques défavorables, la BCE a anticipé un ralentissement de la zone euro, révisant à la baisse ses prévisions de croissance pour 2005 et 2006. Elle mise désormais sur une croissance de 1,6% et 2,1% pour cette année et la suivante, contre 1,9% et 2,2% annoncés en décembre dernier. Pourtant, en dépit de ces incertitudes, Jean-Claude Trichet perçoit "des signaux encourageants" pour le début de l'année et reste persuadé que la reprise allait se poursuivre.Par ailleurs, les faibles tensions inflationnistes enregistrées dans la zone euro ne justifient un éventuel relèvement des taux d'intérêt. En très légère hausse en février, les prix ont progressé de 2% sur un an. Soit le seuil maximal fixé par l'autorité monétaire. "Cette statistique de l'inflation donne à penser qu'après plusieurs mois au-delà de la barre des 2%, l'inflation dans la zone euro serait redevenue particulièrement sage", précise Nicolas Bouzou chez Xerfi. De fait, la BCE a revu légèrement à la baisse ses prévisions sur l'évolution des prix en 2005. Elle table sur désormais sur une hausse de 1,9% contre 2% anticipé précédemment.Concernant l'évolution prochaine des taux, qui se situe à des niveaux hsitoriquement bas, le président de la BCE a de nouveau précisé qu'une baisse était exclue. En revanche, un resserrement monétaire sera prochainement à l'ordre du jour. "Tout le monde sait que nous devrons un jour augmenter les taux. Ceci est anticipé par tous les observateurs et découle de l'observation de l'ensemble de contrats des taux des marchés à terme. Et bien entendu, nos réflexions sont tout à fait conformes à ce qui est perçu par les observateurs", a-t-il indiqué.
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