Faute de progrès sur l'agriculture, l'OMC s'attaque aux services

Une seule certitude à cinq semaines du sommet ministériel de l'OMC de Hong Kong: l'état d'urgence commence à agiter sérieusement les cinq principaux partenaires commerciaux. Pressés par le temps, Brésil, Etats-Unis, Inde, Japon et Union Européenne (UE) ont accepté hier lors d'une réunion à Londres de discuter du commerce des produits industriels et des services, en réponse aux concessions de Bruxelles sur l'agriculture. "Les discussions menées hier sont encourageantes, a estimé le négociateur européen Peter Mandelson, nous avons élargi les discussions, sans pour autant perdre de vue l'importance de l'enjeu agricole".De fait, ces négociations-là semblent dans l'impasse, alors que la proposition du 28 octobre de la Commission Européenne est jugée insuffisante par ses principaux partenaires commerciaux et trop généreuse par la France. Soucieux de préserver la PAC, le ministre des Affaires étrangères français Philippe Douste-Blazy a ainsi réaffirmé hier la détermination de la France à apposer son veto en cas de désaccord avec l'UE, malgré le déni de ce droit par Peter Mandelson. "Nous avons réduit nos divergences", s'est félicité le ministre indien du Commerce Kamal Nath au sortir de la réunion hier soir. En revanche, le Brésil a exprimé son scepticisme sur le bouclage en décembre des deux-tiers du cycle de négociations lancé en 2001 à Doha. Un pessimisme sans doute alimenté par l'échec du IVe sommet des Amériques qui s'est tenu en fin de semaine dernière à Mar del Plata, en Argentine. L'Uruguay, le Paraguay, l'Argentine et le Brésil se sont fermement opposés à l'ouverture de leur marché tant que seront maintenues les subventions agricoles aux Etats-Unis et en Europe. Rigoureusement semblable à celui de Doha, ce point d'achoppement a en effet de quoi faire craindre le pire pour le sommet de Hong Kong. Dès lors, le transfert des discussions sur les secteurs des services et de l'industrie prend des allures d'exutoire.Prochaine étape, les cinq se réunissent aujourd'hui à Genève avec une vingtaine de ministres du Commerce, avant que M. Lamy ne s'attèle à la rédaction d'un projet de synthèse pour Hong Kong.
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