La Chine et le Japon s'affrontent pour le gaz de mer de Chine

La Chine n'entend pas donner le moindre répit à Junichiro Koizumi. Ses dirigeants n'auront patienté qu'une semaine après sa victoire législative, à la suite de laquelle le Premier ministre japonais avait répété son désir d'indépendance vis-à-vis de ses voisins asiatiques, pour le provoquer à nouveau. Après avoir déployé cinq navires militaires le 9 septembre dans une zone maritime contestée par les deux pays, ils y ont en effet lancé aujourd'hui des opérations de forage. "Nous avons eu confirmation d'une flamme dans la cheminée de l'une des installations de forage installées par la Chine en mer de Chine orientale, a calmement expliqué le ministre japonais du commerce, Shoichi Nakagawa. Nous ne savons pas si c'est du pétrole ou du gaz, mais nous avons eu confirmation qu'ils ont commencé à creuser."Le mois dernier, Cnooc (China National Offshore Oil Corp), troisième groupe pétrolier chinois et leader national de la production off-shore, avait annoncé qu'il entamerait ses opérations de forage dans la zone à la fin de septembre. En juillet, Tokyo y avait de son côté accordé des droits de forage au producteur privé Teikoku Oil Co. La tension est d'autant plus vive que des prospections japonaises réalisées en 1999 avaient évalué la présence de 200 milliards de mètres cube de gaz naturel dans cette étendue maritime située dans le prolongement de l'archipel d'Okinawa et revendiquée par les deux pays.Les objectifs de l'opération chinoise s'avèrent aussi bien politiques qu'économiques. Les dirigeants pékinois entendent prouver à Junichiro Koizumi que sa victoire électorale ne les impressionne pas et n'a pas à leurs yeux renforcé sa stature. A cela s'ajoute un critère bien plus concret: la Chine a besoin d'énergie pour poursuivre son développement économique. Or, ce gisement représente cinq fois sa production de gaz de 2004, contre une consommation de 64,3 milliards de mètres cube, et la totalité d'une année de sa consommation de gaz estimée en 2020. Les récentes évaluations rendues publiques par le FMI et l'OCDE, confirmant le maintien au moins à court terme de la croissance chinoise aux alentours de 9% par an, crédibilisent l'explosion de sa demande.Si le pétrole a souvent fait la une de l'actualité chinoise ces derniers mois, les responsables chinois ne sont pas restés inactifs dans le secteur du gaz naturel, qui couvrait en 2003 3% de la demande énergétique du pays. Leur principal succès international concerne un accord signé avant l'été avec l'Australie: le pays-continent leur fournira pour 25 milliards de dollars australiens (15,9 milliards d'euros) de gaz naturel au cours des 25 prochaines années.
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