Le moral des patrons japonais en forte baisse

C'est un mauvais coup pour l'économie japonaise: le moral des chefs d'entreprises nippons a fortement chuté au premier trimestre 2005. Selon l'enquête trimestrielle Tankan publiée aujourd'hui par la Banque du Japon, l'indicateur de confiance des chefs de grandes entreprises manufacturières a chuté de 8 points pour tomber à +14, contre un niveau de +22 en décembre dernier.Cette contre-performance a d'autant plus surpris que les économistes tablaient sur un Tankan inchangé. Dans la pratique, il s'agit de la deuxième chute consécutive de l'indice. Petite consolation, les dirigeants de grandes sociétés non manufacturières gardent le moral, puisque leur indicateur de confiance demeure inchangé +11, alors que les économistes attendaient un repli de deux points.Globalement, la dégradation du moral des chefs d'entreprises industrielles est inquiétante, alors que le Japon a connu une année 2004 difficile, marquée par une récession aux deuxième et troisième trimestres, suivie d'une très faible croissance au dernier trimestre 2004. Les chefs d'entreprise témoignent malgré tout d'une certaine amélioration de la situation de l'emploi. L'indice de diffusion du marché du travail, qui mesure le pourcentage des entreprises considérant qu'elles ont trop de main d'oeuvre moins celui des sociétés qui déclarent en manquer s'est en effet amélioré. Pour l'ensemble des sociétés, il est passé à -1 en mars, contre 0 en décembre. Pour les seules sociétés non manufacturières, il est même passé à -4, contre -2 en décembre 2004. La hausse de la création d'emplois à plein temps et la reprise des primes ont suscité l'espoir que les dépenses de consommation, qui comptent pour 55% du produit intérieur brut, tirent les ventes de détail et pallient ainsi au ralentissement des exportations. Un sujet d'inquiétude particulier ressort de l'enquête: les investissements des entreprises devraient fortement retomber durant l'année fiscale qui commence aujourd'hui. Après une progression de 6,9% sur les douze mois à fin mars 2005, les dépenses d'investissement en capital productif de tous les secteurs devraient en effet chuter cette année de 2,2%. Ce sont "le creux récent observé dans les exportations et la production, ainsi que la hausse des prix des matières premières" qui expliquent cette chute de la confiance, estime Teizo Taya, conseiller spécial du Daiwa Institute of Research, interrogé par Bloomberg. Selon cet ancien responsable de la Banque du Japon, "certains économistes ont dit que l'économie avait commencé à se redresser depuis le début de cette année, mais je crois que cette analyse est trop optimiste".
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