L'Opep relève ses quotas, le pétrole flambe

"C'est fait": tel est le commentaire laconique du ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, après la décision prise par l'Opep de relever ses quotas de production. Ce relèvement s'effectuera en deux temps: une première augmentation de 500.000 barils par jour interviendra le 1er juillet, portant la production quotidienne du cartel à 28 millions de barils.Une deuxième hausse, optionnelle et à nouveau de 500.000 barils par jour, pourrait être décidée avant septembre. Selon Edmund Daukoru, le conseiller du président koweïtien du cartel, Ahmed Fahd al-Sabah, la deuxième hausse se fera "en fonction des conditions du marché", après consultation des pays membres. De fait, avec cette seconde augmentation des quotas, la production quotidienne s'élèvera à 28,5 millions, un niveau record depuis 1987."Nous avons envoyé un message fort aux consommateurs. Le problème aujourd'hui, ce n'est pas l'approvisionnement en brut, c'est le manque de raffineries", a pour sa part souligné le ministre qatari de l'Energie, Abdallah ben Hamad al-Attiyah.A porter au crédit de la délégation nigériane, cette décision, à laquelle la plupart des pays membres de l'Opep étaient favorables, a pour objectif d'apporter un peu de stabilité à des marchés particulièrement instables ces derniers mois.Cette décision de relever les quotas de production en deux temps était soutenue par le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi. Un soutien qui a certainement fortement pesé dans la balance, étant donné le poids de l'Arabie Saoudite dans les discussions du cartel.Avant que la décision ne tombe, le président de l'Opep avait estimé que cette résolution n'aurait pas d'impact immédiat sur les cours, les marchés étant toujours volatils après les réunions de l'organisation."Mais, après un moment, je pense que le marché sera plus confiant qu'il y a assez d'offre sur le marché. Le problème n'est pas le pétrole brut, ce sont les produits raffinés", a-t-il expliqué. "C'est la raison pour laquelle nous espérons qu'en assurant l'offre, la stabilité du marché sera à l'ordre du jour", avait-il ajouté.Dans l'immédiat, le moins que l'on puisse dire est que l'opération est ratée et que cette annonce attendue n'impressionne pas les marchés pétroliers. Suite à la publication de chiffres du département américain de l'Energie (DoE) faisant apparaître une diminution des stocks américains, les cours repartent au contraire fortement à la hausse. A Londres, le Brent de la Mer du Nord avance de 1,84% à 55,90 dollars en fin d'après-midi. Et à New York, le WTI gagne même 3% à 56,65 dollars sur l'International Petroleum Exchange.Selon le DoE, les stocks de brut ont enregistré une baisse de 1,8 million de barils (Mb) à 329 Mb durant la semaine achevée le 10 juin, tout en restant "bien au-dessus" des normales saisonnières. Quant aux stocks d'essence, ils ont diminué de 900.000 barils à 215,7 Mb sur cette même semaine.
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