Un peu de répit dans une période agitée. Selon le département du Commerce, les dépenses de consommation des ménages américains ont progressé de 0,6% par rapport à février. Dans le même temps, les revenus ont augmenté de 0,5%. Ces statistiques dépassent les prévisions des économistes. Ces derniers avaient en effet tablé sur une progression légèrement plus modérée de la consommation mais également des revenus (+0,4% dans les deux cas). Autre bonne nouvelle, le département du Commerce a révisé à la hausse les chiffres de février. Les dépenses et les revenus ont respectivement progressé de 0,7% et 0,4%, après avoir été annoncés en hausse de 0,5% et 0,3%.Représentant deux tiers du PIB américain, la consommation des ménages constitue le principal moteur de l'économie du pays. Toute augmentation des dépenses des ménages stimule donc naturellement la croissance. Avec un effet pervers toutefois, puisque cette boulimie de consommation creuse la balance commerciale des Etats-Unis ce qui, par ricochet, finit par peser sur la croissance. Ajustées de l'inflation, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,1% en mars, contre +0,4% en février. En glissement annuel, elles avancent de 2,4%. Sur la période février-mars, l'indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a accéléré de 0,5%. Hors alimentation et énergie, dont les variations de prix sont relativement fluctuantes, l'indice PCE affiche une hausse de 0,3% et de 1,7% sur un an.Compte tenu de cette augmentation des prix, le sentiment des économistes qui parient sur un nouveau relèvement du taux d'intérêt directeur de la Fed se trouve renforcé. La Réserve fédérale américaine doit se réunir mardi prochain pour décider de la poursuite éventuelle de sa politique de resserrement monétaire entamée en juin dernier.Par ailleurs, les statistiques de février et de mars devraient favoriser une révision à la hausse du taux de croissance trimestriel de l'économie américaine. Hier, le département du Commerce a fait état d'une décélération de la croissance entre janvier et mars (voir ci-contre).La confiance recule en avril...Si l'on se fie à l'indice de confiance calculé par l'université du Michigan, la consommation des ménages pourrait subir prochainement un coup d'arrêt. La seconde estimation de cet indicateur du moral des Américains s'élève à 87,7 en avril, contre 88,7 en première estimation et 92,6 en mars. Les économistes avaient misé sur une légère correction à la hausse de cet indice, à 88,9. Ceci étant, la corrélation entre le moral des Américains et leurs dépenses est loin d'être évidente. On a déjà vu une chute de cet indice de confiance être suivie d'un bond de la consommation, le shopping restant l'une des solutions privilégiées par les Américains pour chasser leurs idées noires.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:40

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